Le Gouvernement d’Israël, reconnaissant que ces citoyens bédouins devraient
bénéficier de conditions de vie modernes, a
adopté une politique globale visant, en premier lieu, à une amélioration
immédiate de leurs conditions de vie et, en second lieu, à trouver une solution
à long terme permettant de planifier et de régulariser les communes existantes dépourvus
de plans d’aménagement.
Les principaux éléments de la solution formulée par Israël consistent à :
trouver une solution aux revendications foncières, permettre de planifier et de
régulariser les communes bédouines ne disposant pas de plans d’aménagement et
mettre en œuvre un projet de développement pour la population bédouine. Cela ne
peut être effectué sans la promulgation d’une loi spécifique.
La Knesset, le Parlement israélien, est en train de procéder à l’adoption
de cette législation. En outre, le Gouvernement a créé des instances spécifiquement
destinées à permettre la résolution des revendications foncières lorsque la loi
entrera en vigueur, et à développer l’emploi, l’éducation, des infrastructures
et des services en faveur de la société bédouine.
Israël a alloué environ 8 milliards de shekels (près de 1,7 milliards
d’euros) pour la réalisation de cet objectif, dont 1,2 milliards de shekels (environ
250 millions d’euros) affectés au développement économique et social de la
population bédouine.
Les mesures engagées sont issues d’un vaste processus de planification,
mené en concertation avec des centaines de Bédouins ainsi que plusieurs ONG.
La politique globale menée par Israël apportera une solution à ces
problèmes fondamentaux et persistants. Elle se traduira par l’attribution – gratuite
–, à chaque famille ou à chaque individu éligible de la communauté bédouine,
d’un terrain viabilisé relié à des infrastructures modernes. Un éventail de
possibilités sera offert aux Bédouins, qui auront le choix entre des communautés
rurales, agricoles, communales, périurbaines ou urbaines. Seule une faible proportion
de Bédouins devra déménager et, pour la plupart, à une faible distance.
La loi proposée est un outil juridique qui permettra aux Bédouins
porteurs d’une revendication foncière d’obtenir une compensation financière et
foncière couvrant la totalité de leur revendication, sans avoir à saisir les
tribunaux. Les terrains alloués seront officiellement enregistrés et
deviendront la propriété légale des ayants droit bédouins.
La résolution du différend foncier permettra le développement des communautés
bédouines en particulier et du Néguev en général. Cela bénéficiera aux
habitants tant juifs que bédouins de la région, et contribuera intégrer
pleinement les Bédouins dans la société multiculturelle et l’économie d’Israël.
En complément de l’approfondissement des points qui précèdent, les
chapitres suivants livrent une analyse détaillée du contexte, de la situation
actuelle, des projets à venir et des allégations formulées à l’encontre d’Israël.
Chapitre A : Contexte
·
Les tribus bédouines ont quitté la péninsule
arabique pour aller nomadiser dans une région englobant la Transjordanie et les
déserts du Néguev et du Sinaï au cours des 18ème et 19ème
siècles. Ils étaient accompagnés de fellahs (fermiers) égyptiens et d’Africains
amenés comme esclaves.
·
Les Bédouins, pour la plupart, ne forment plus une
société nomade. Ils sont engagés depuis des décennies dans un processus de
transition qui les fait passer d’une société semi-nomade à une société sédentaire.
·
Aujourd’hui, les Bédouins représentent un tiers de
la population du Néguev : environ 210 000
Bédouins vivent dans le Néguev, sur une population totale dans le Néguev de
640 000 habitants.
·
Environ 120 000 de ces Bédouins vivent dans
des lieux réglementés et planifiés : sept centres urbains (le plus grand
est Rahat, qui formera bientôt une ville de 80 000 habitants), et deux
collectivités régionales abritant onze petites villes. Ces lieux de peuplement se
sont créés à partir des années 1960.
·
90 000 autres Bédouins vivent dans des campements et des villages non reconnus.
·
Les Bédouins du Néguev peuplent une surface de 530 km² (l’équivalent d’un carré de 23
km de coté), dont la plus grande partie se situe dans le nord du Néguev
(principalement dans la région comprise entre les villes de Rahat, Beer-Sheva,
Dimona et Arad).
·
Il existe actuellement 2 900 revendications
foncières présentées par 12 000 Bédouins
(qui ne constituent qu’environ 15% des Bédouins adultes). Ces revendications
portent sur 587 km² (l’équivalent
d’un carré de 24,3 km de coté) du
Néguev.
Chapitre B : Définition de la
question :
problèmes et conséquences
·
La question du statut de la terre dans le Néguev
o
Les terres privées et communales revendiquées par
des Bédouins n’ont pas été inscrites dans les registres cadastraux sous les
régimes ottoman, britannique et israélien, même lorsque des dispositions ont
été prises pour encourager l’enregistrement foncier.
o
Certains activistes bédouins revendiquent la
propriété de vastes étendues de terre dans le Néguev, en vertu de la tradition
coutumière et de leur simple présence dans la région. Ces revendications n’ont pas
de base légale.
o
Le droit israélien, issu des droits fonciers
antérieurs ottoman et britannique ainsi que des décisions de justice
israéliennes, définit les terres du Néguev comme des terres domaniales (ou « Mawat »
dans la terminologie de la législation ottomane). Il ne reconnaît pas, en
principe, la propriété foncière privée revendiquée au nom de la tradition
coutumière ou de tout autre motif de prétention que l’enregistrement cadastral légal.
·
Les villages non reconnus
o
Les lieux de peuplement non planifiés et non
réglementés de Bédouins dans de vastes parties du Néguev ont entrainé la
création d’environ 2 000 blocs d’habitations dispersés, dont 35 communes
non reconnues, où des familles bédouines vivent sans adresse, sans accès aux
services de l’administration locale et pratiquement sans aucune infrastructure
matérielle, économique ou sociale (à l’exception de l’adduction d’eau assurée
par Mekorot, la Compagnie nationale israélienne des eaux).
o
Certains Bédouins vivent sur des sites dangereux.
Par exemple, de 14 000 à 15 000 d’entre eux vivent dans la zone à
risque du Centre de traitement des déchets toxiques de Ramat Hovav, ce qui
pourrait engendrer un risque sanitaire majeur pour ces habitants.
o
En outre, ce type d’installations non réglementées
entrave le développement de la région, avec des répercussions sur l’ensemble
des collectivités et des habitants.
o
L’objectif poursuivi est que la régularisation des
villages non reconnus et du statut des terres du Néguev permette à la
population bédouine de se développer et de progresser.
·
Construction illégale et difficultés à faire
respecter la loi
o
Dans les lieux de peuplement bédouins, en
particulier dans les zones non réglementées, se trouvent plus de 60 000 bâtiments illégaux qui ont été construits sur
des terrains n’appartenant à aucun plan d’aménagement directeur ou des terrains
non destinés à l’habitat.
o
Les agents israéliens chargés de faire respecter
la loi éprouvent des difficultés à la faire appliquer en raison de l’importance
du phénomène de construction illégale et de la résistance forte, parfois
violente, opposée par certains Bédouins.
·
Situation de pauvreté socio-économique et
infrastructures inadaptées
o
Les Bédouins du Néguev se situent au bas de
l’échelle socio-économique d’Israël.
o
Le Gouvernement israélien a adopté une résolution
qualifiant cette situation d’intolérable et est décidé à la faire changer, afin
d’offrir un avenir meilleur aux enfants bédouins.
·
Conséquences – Si des solutions à la situation des
Bédouins dans le Néguev ne sont pas trouvées, cela peut :
o
Freiner l’intégration des Bédouins dans la société
multiculturelle et l’économie d’Israël.
o
Mener à la dégradation du bien-être d’une
population bédouine croissante.
o
Entraver le développement du Néguev, pourtant capable
d’améliorer fortement la situation actuelle et future des Bédouins.
Chapitre C : Politique
israélienne
·
L’État d’Israël considère le développement du
Néguev comme l’une de ses missions les plus importantes, dont un aspect
essentiel est l’intégration des Bédouins à la prospérité escomptée de cette
région. La conclusion qui
s’impose est qu’il faut en fin de compte adopter une solution à la situation
des Bédouins du Néguev. Cela permettra aux Bédouins de bénéficier des ressources
abondantes qui devraient irriguer la région.
·
Israël tente de régler ce problème bédouin depuis
plusieurs décennies. De
nombreux plans ont été proposés et beaucoup de commissions créées au fil des
ans, mais tous ont abouti à une impasse à cause, en grande partie, de la
méfiance traditionnelle des Bédouins vis-à-vis des pouvoirs publics, ainsi que
des objections idéologiques émises par des activistes bédouins. Dans les années
1970 par exemple, tentant de résoudre le problème foncier, l’État a engagé une procédure
judiciaire et légale qui a permis aux Bédouins de présenter des revendications
foncières (qui sont actuellement au nombre de 2 900).
Bien que la plupart des Bédouins ne possèdent pas
de documents pour étayer
leurs revendications sur la propriété de terrains privés ou communaux, comme
l’exige le Droit israélien, l’État d’Israël a décidé d’aller au-delà de ses
obligations légales et de prendre – à titre gracieux – des dispositions globales,
équitables et réalisables en vue de trancher la question du statut de la propriété
du sol et d’encourager l’installation dans des communes permanentes et
régularisées. Cette mesure procède d’un compromis entre la situation juridique des
Bédouins porteurs de revendications foncières et le fait qu’ils résident de
longue date sur les parcelles de terre qu’ils revendiquent.
·
La Commission Goldberg (qui était dirigée par l’ancien juge de la Cour
suprême Eliezer Goldberg et comprenait, sur ses huit membres, deux Bédouins) a
été créée en décembre 2007. Elle a recommandé qu’Israël reconnaisse le « lien
historique à la terre » des Bédouins, bien qu’elle eût conclu à
« l’inexistence d’un droit légal. »
La commission a également recommandé de rédiger un
plan global permettant de résoudre la question des Bédouins du Néguev sous tous
ses aspects, et également de renforcer les moyens d’appliquer la loi.
·
Par suite des recommandations de la Commission Goldberg,
une équipe de mise en œuvre a été formée et placée sous la direction d’Ehud
Prawer, le responsable du
service de Planification du Bureau du Premier ministre. Les recommandations de
l’équipe ont été approuvées par le Gouvernement le 11 septembre 2011.
Il a également été décidé de mener une session
spéciale d’auditions publiques auprès des Bédouins et des autres parties
concernées. Une équipe dirigée par le ministre de l’époque Ze`ev Binyamin
(Benny) Begin a organisé des dizaines de réunions avec des centaines de Bédouins – particuliers, groupes
et organisations – sur une période de trois mois. L’équipe de Begin a présenté
son rapport au Gouvernement le 23 janvier 2013. Le 6 mai 2013, le Gouvernement
a adopté l’intégralité du rapport de Begin, qui présentait les grandes lignes
de la politique recommandée ainsi que le nouveau projet de loi tel qu’amendé
par l’équipe Begin.
·
La politique adoptée par le Gouvernement conformément
aux recommandations de la Commission Goldberg et au plan Prawer-Begin comporte :
o
Une solution intégrée à la question des Bédouins
du Néguev sous tous ses aspects, dont les principaux points sont :
-
Le développement socio-économique de la population
bédouine du Néguev ;
-
Le règlement complet et définitif de la question du
statut foncier, qui doit être formalisé par une loi ;
-
Un plan destiné à installer tous les Bédouins
disséminés dans le Néguev – et pas uniquement ceux porteurs de revendications
foncières – dans des lieux de peuplement existants régularisés, dans des lieux
de peuplement existants non-régularisés qui seront planifiés et reconnus ou
dans de nouveaux lieux de peuplement qui seront construits en concertation avec
les Bédouins et qui couvriront leurs besoins de logement jusqu’en 2035 au moins.
o
Il a été décidé que cette stratégie serait
déployée tout en conviant parallèlement les Bédouins à un dialogue ouvert et
transparent et en les impliquant dans le processus de planification sur le
terrain.
Chapitre D : Actions en cours et projets
Quelles sont les actions déjà réalisées et qu’est-il prévu de faire pour
résoudre la question foncière et pour améliorer la qualité et le niveau de vie
des Bédouins ?
·
Le projet de loi visant à régulariser les implantations bédouines
du Néguev a été examiné en premier lecture à la Knesset le 24 juin 2013. Le texte
effectif doit entrer en vigueur à la fin du mois de juillet 2013. L’objectif de
la loi est de mettre un terme aux conflits fonciers grâce à un compromis;
il permettra aux Bédouins ayant des
revendications foncières de recevoir une compensation foncière et financière
pour l’ensemble de leurs demandes, sans avoir à saisir les tribunaux, de fixer
un délai au processus de formalisation du statut de la propriété foncière et
de faire reposer l’ensemble du processus sur les principes d’équité, de
transparence et de dialogue, tout en renforçant les dispositifs d’application
de la loi.
Israël a créé des instances destinées à faire
progresser le processus de régularisation et a alloué des sommes considérables pour
mener à bien cet objectif. Israël a octroyé environ 8 milliards de shekels (près de 1,7 milliards d’euros) sur cinq ans (2012-2013), dont 1,2 milliards de shekels (environ 250
millions d’euros) sont affectés au projet de développement économique et
social. Ce projet recouvre l’emploi, l’éducation, les infrastructures et les
services destinés à favoriser le développement et l’essor économique des
Bédouins du Néguev.
·
Conditions d’application pour tous les résidents
bédouins disséminés dans le Néguev et pas uniquement ceux qui revendiquent des terres :
o
Les porteurs de revendications foncières reconnus
éligibles recevront une compensation
foncière de 25% à 50% pour le terrain qu’ils possèdent et/ou revendiquent,
plus une compensation financière pour
le reste de leur revendication foncière.
La terre attribuée
aux personnes éligibles sera inscrite au Cadastre et deviendra leur propriété légale.
o
Attribution gratuite d’un terrain constructible
viabilisé à toute famille
ou à tout célibataire éligible.
o
Des possibilités de peuplement diverses – en milieu rural, agricole, communal, périurbain
et urbain – seront offertes, pour que les gens puissent choisir celle qui correspond
à leur mode de vie et à leurs désirs. Des discussions sont déjà en cours sur ce
sujet.
o
Des efforts pour qu’il y ait le moins de
déménagements possible chez les Bédouins
– La plupart des Bédouins
n’aura pas à déménager. Environ 30 000 personnes devront s’installer ailleurs, à
courte distance pour la plupart (de quelques centaines de mètres à quelques
kilomètres) en se rapprochant du centre de leurs communes. Toutefois, les
Bédouins qui vivent aujourd’hui dans la zone à risque du Centre de traitement
des déchets toxiques de Ramat Hovav déménageront dans un quartier situé à
plusieurs kilomètres de leur localisation actuelle.
De nombreux villages non reconnus du Néguev pourront
rester à leur emplacement actuel, d’après les décisions de zonage et de
planification, qui ne peuvent aboutir qu’après résolution des revendications
sur la propriété foncière.
Les occupants
de petits villages dispersés et d’habitations qui ne répondent pas aux critères
de reconnaissance, de zonage et de planification – taille, densité, capacités
d’autonomie administrative et économique – déménageront sur des terrains constructibles
viabilisés situés ailleurs.
o
Des équipes de planification ont d’ores et
déjà été constituées pour travailler aux projets de peuplement avec les
Bédouins eux-mêmes.
·
Au titre de la politique menée par le Gouvernement
et du projet de développement en faveur des Bédouins du Néguev, des dizaines
d’initiatives sont d’ores et déjà mises en œuvre sur le terrain pour améliorer
la situation des Bédouins dans le cadre d’un plan quinquennal pour 2012-2016
prévu au budget.
Citons par exemple : la création de centres
d’orientation professionnelle ; le développement de zones industrielles en
partenariat avec les conseils régionaux juifs ; la planification et le
développement d’infrastructures touristiques dans le secteur bédouin ;
l’incitation à l’emploi de Bédouins (dans ce contexte, le transfert des bases
de Tsahal dans le Néguev nécessitera l’embauche de milliers de travailleurs, et
il est prévu qu’un grand nombre d’entre eux soient bédouins) ; la
formation des équipes municipales au renforcement des capacités d’organisation
et des compétences professionnelles au sein des autorités locales bédouines ;
l’amélioration du système de transport dans les régions bédouines ; le
développement de l’enseignement technologique, de la formation des adultes, de
pôles d’excellence pour les étudiants et de l’enseignement extra-scolaire pour
les jeunes ; un projet destiné à renforcer les liens des Bédouins avec
leur culture et leur patrimoine ; et l’incitation des femmes bédouines à sortir
de chez elles pour prendre un emploi et créer des entreprises.