Le 29 novembre 1947, un rêve vieux de 2000 ans devint une réalité : un
Etat juif naquit sur sa terre natale ancestrale.
Ce jour-là, l’Assemblée Générale de l’ONU vota la Résolution 181 et adopta
un plan de partage du Mandat britannique en deux états, un juif et un arabe.
Ayant gouverné la région depuis 1917, le Royaume-Uni annonça la fin, en
février 1947, de son Mandat. Le Comité Spécial désigné par l’Assemblée Générale
recommanda la création de deux états distincts, un Etat Juif et un Etat Arabe,
qui seraient liés dans une union économique, la région de Jérusalem-Bethlehem
étant placée sous administration internationale.
Les frontières proposées étaient loin de ce que la communauté juive avait
espéré et la laissèrent sans accès à des lieux de haute importance historique
et religieuse. Néanmoins, les leaders juifs répondirent positivement à la
proposition internationale, ayant conscience du caractère historique de cette
opportunité : c’était la première fois depuis 2000 ans que le peuple juif
avait la chance de renouveler sa souveraineté sur sa terre natale. Les leaders
juifs espéraient aussi que le plan de l’ONU permettrait de trouver une solution
pour pacifier la région.
La Résolution 181 fut adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU le 29
novembre 1947, avec 33 pays votant en faveur, 13 pays votant contre et 10 pays
s’abstenant. Ce vote historique fut suivit d’un enthousiasme sans pareil à la
radio chez les Juifs du monde entier, tandis que l’heureuse nouvelle amena des
milliers de personnes à danser et célébrer dans les rues du nouvel état.
La Résolution 181 fut ardemment rejetée par la population arabe locale et
par les états arabes. Niant le droit du peuple juif à s’autodéterminer, les
pays arabes déclarèrent ouvertement leur intention d’empêcher, par tous les
moyens, la création d’un état juif. Une vague d’attaques violentes fut lancée
contre la population juive et lorsqu’Israel déclara son indépendance le 14 mai
1948, cinq armées arabes envahirent le nouvel état le soir même, cherchant son
annihilation. Israel gagna ce qu’on appelle aujourd’hui la Guerre
d’indépendance, mais en paya un prix important : 1% de la population
totale perdit la vie.
La population arabe du territoire mandataire souffrit également en raison
du refus arabe d’accepter le plan de partage. Environ 700 000 personnes
entendirent les appels à fuir de leurs leaders ou partirent après avoir été
mêlé aux combats. Les Arabes qui restèrent devinrent des citoyens israéliens à
part entière, bénéficiant de l’égalité des droits pour tous, tandis que leurs
frères furent maintenus sous un statut perpétuel de réfugiés par leurs hôtes
arabes, afin qu’ils servent de pions dans le conflit politique avec Israel.
Pendant ce temps, 800 000 Juifs furent expulsés des pays arabes et
trouvèrent refuge en Israel où ils construisirent une nouvelle maison.
A la fin de la guerre, l’Egypte prit contrôle de la bande de Gaza et la
Jordanie annexa la Cisjordanie. Ni l’un ni l’autre ne jugea bon d’établir un
état palestinien sur le territoire qu’ils contrôleraient pendant 19 ans jusqu’à
la Guerre des Six Jours en 1967.
Israel devint membre des Nations Unies le 11 mai 1949, et demeure depuis sa
création un état démocratique avec l’égalité des droits pour tous.
La pertinence de la Résolution 181 aujourd’hui
La Résolution 181 de l’Assemblée Générale reste pertinente même aujourd’hui
pour trois raisons clés :
·
La Résolution 181 a
confirmé la reconnaissance de 1922 par la communauté internationale que le
peuple juif méritait son propre état – un état juif – sur sa terre natale.
·
La résolution demande la
création de deux états pour deux peuples – juif et arabe – entre la
Méditerranée et le Jourdain, chacun satisfaisant les aspirations nationales de
ses populations respectives. Cette proposition reste la position d’Israel dans
les négociations de paix. Un état palestinien ne pourrait donc aujourd’hui être
établit qu’à travers le compromis et la reconnaissance mutuelle.
·
Le refus par la population
arabe du territoire mandataire d’accepter la Résolution 181 prouva qu’ils
n’étaient pas intéressés par la création de leur propre état si cela impliquait
d’accepter l’existence d’un état juif. Cette résistance à reconnaître le droit
à l’existence d’un état juif demeure toujours au cœur du conflit.
Résumé du vote de l’Assemblée Générale de la
Résolution 181, 29 novembre 1947
Adoptée à la 128ème séance plénière :
En faveur : 33
Australie, Belgique, Bolivie, Brésil, République socialiste soviétique de
Biélorussie, Canada, Costa Rica, Tchécoslovaquie, Danemark, République
Dominicaine, Equateur, France, Guatemala, Haïti, Islande, Liberia, Luxembourg,
Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Nicaragua, Norvège, Panama, Paraguay, Pérou, Philippines,
Pologne, Suède, République socialiste soviétique d’Ukraine, Union d’Afrique du
Sud, Etats-Unis d’Amérique, U.R.S.S., Uruguay, Venezuela.
Contre : 13
Afghanistan, Cuba, Egypte, Grèce, Inde, Iran, Irak, Liban, Pakistan, Arabie
Saoudite, Syrie, Turquie, Yémen.
Abstentions : 10
Argentine, Chili, Chine, Colombie, El Salvador, Ethiopie, Honduras,
Mexique, Royaume-Uni, Yougoslavie.
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