LA POPULATION: Société juive

LA POPULATION: Société juive

  •    
    Le mouvement sioniste concrétisa en mode de vie l'idée du rassemblement des exilés. L'Etat d'Israël a incorporé ce rassemblement dans sa législation, accordant la citoyenneté israélienne à tout juif désireux de s'installer dans le pays.
    ​​​​​​​​
  • icon_zoom.png
    People of Israel People of Israel
    Sur la plage de Tel-Aviv (photo : ministère du Tourisme)
     

    La patrie du peuple juif 


    The ingathering of the exiles 

    Après leur expulsion de la Terre d’Israël il y a environ 2000 ans, les juifs se dispersèrent dans d’autres pays, principalement d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Au fil des siècles, ils créèrent d'importantes communautés juives dans des pays proches ou lointains où ils connurent de longues périodes de croissance et de prospérité, ponctuées par des périodes d'impitoyables discriminations, de pogroms et d'expulsions totales ou partielles. Chaque vague de persécutions et de violences renforçait leur foi dans le "Rassemblement des exilés" et incitait des individus ou des groupes à retourner dans leur patrie ancestrale.  

    Fondé à la fin du XIXe siècle, le mouvement sioniste concrétisa en mode de vie l'idée du rassemblement des exilés. L'Etat d'Israël a incorporé ce rassemblement dans sa législation, accordant la citoyenneté israélienne à tout juif désireux de s'installer dans le pays.

     

    Year

    Former Soviet Union

    Latin America

    U.S.A & Canada

    United Kingdom

    France

    Ethiopia

    Others

    Total

    1989

    12,780

    2,526

    1,773

    462

    998

    1,368

    4,343

    24,250

    1990

    184,177

    2,678

    1,903

    495

    1,000

    4,174

    5,065

    199,492

    1991

    147,282

    1,157

    2,076

    505

    1,037

    20,069

    4,028

    176,154

    1992

    64,680

    723

    2,548

    460

    1,311

    3,539

    3,804

    77,065

    1993

    66,019

    770

    2,820

    658

    1,550

    854

    4,955

    77,626

    1994

    67,599

    978

    3,160

    700

    1755

    1,200

    5,170

    80,562

    1995

    64,608

    1,604

    3,204

    721

    1,865

    1,316

    4,160

    77,478

    1996

    58,733

    2,104

    2,983

    566

    2,252

    1,411

    3,973

    72,022

    1997

    54,520

    2,037

    2,878

    552

    2,355

    1,717

    3,754

    67,813

    1998

    46,085

    1,455

    2,328

    467

    2,036

    3,108

    2,860

    58,339

    1999

    67,024

    1,828

    2,183

    480

    1,633

    2,305

    2,930

    78,383

    2000

    51,040

    1,942

    1,837

    403

    1,437

    2,249

    2,831

    61,739

    2001

    33,911

    2,218

    1,757

    360

    1,158

    3,299

    2,161

    44,864

    2002

    18,976

    7,342

    2,2025

    324

    2,458

    2,692

    1,695

    35,512

    2003

    12,728

    2,570

    2,414

    399

    2,090

    3,063

    1,801

    25,065

    2004

    10,519

    1,272

    2,763

    422

    2,413

    3,806

    1,831

    23,026

    2005

    9,693

    1,731

    3,029

    534

    3,000

    3,618

    1,777

    23,382

    2006

    7,665

    1,362

    3,238

    697

    2,878

    3,618

    1,972

    21,430

    2007

    6,767

    1,526

    3,154

    670

    2,767

    3,619

    1,872

    20,375

    2008

    5,838

    965

    3,300

    646

    1,918

    1,598

    2,022

    16,287

    2009

    5,415

    881

    3,260

    684

    1,594

    239

    1,637

    13,710

    Total

    996,059

    39,669

    54,633

    11,205

    39,505

    68,862

    64,641

    1,274,574

    Source: Knesset Research and Information Center (February 2011)


     

     

    Tel Aviv: An event on the beach
    Sur la plage de Tel-Aviv (photo : ministère du Tourisme)

    La formation d'une société nouvelle 

    Les fondements politiques, économiques et culturels de la société juive contemporaine se sont en grande partie forgés durant la période du Mandat britannique (1917-1948). Idéologiquement motivée par le sionisme, la communauté juive du Pays d'Israël  mit en place des institutions politiques et sociales qui exerçaient leur autorité sans jouir de la souveraineté, et dont tous les échelons étaient mobilisés en vue de la consolidation et de la croissance de leur entité. Le volontariat était leur moteur politique et l'égalitarisme assurait leur cohésion sociale.

    L'accession à l'indépendance politique et l'immigration de masse qui s'ensuivit, doublant la population juive d'Israël en quatre ans (de 1948 à 1952) qui passa de 650 000 à 1,3 million d'habitants, modifièrent la structure et la trame sociale d'Israël. Il en résulta une société constituée de deux éléments principaux : une majorité composée de membres de la communauté séfarade enracinée de longue date ; des pionniers ashkénazes et des rescapés de la Shoah ; ainsi qu' une importante minorité de juifs immigrés plus récemment des pays musulmans d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

    Si la majeure partie de la population d'avant l'établissement de l'Etat était animée par des convictions idéologiques bien ancrées, par un esprit pionnier et un mode de vie démocratique, bien des juifs qui avaient vécu pendant des siècles dans les pays arabes adhéraient à une organisation sociale patriarcale, et éprouvèrent des difficultés à s'intégrer dans la société d'Israël et dans son économie en croissance rapide.

    A la fin des années 1950, les deux groupes coexistaient pratiquement sans aucune interaction sociale ou culturelle, les juifs d'Afrique du Nord ou du Moyen-Orient exprimant leur frustration et leur sentiment de discrimination lors de manifestations anti-gouvernementales. Dans les années 1960 et 1970, ils réclamèrent une participation accrue à la vie politique, l'allocation  de ressources supérieures et des mesures énergiques afin de réduire les fractures sociales et économiques entre eux et les Israéliens d'origine ashkénaze. Outre les tensions induites ces années-là par la diversité de sa population, la société israélienne a également dû lutter pour son indépendance économique et pour se défendre contre les opérations belliqueuses des Arabes aux frontières. Mais les dénominateurs communs - religion et mémoire historique - et la cohésion nationale de la société juive se sont avérés suffisamment puissants pour relever ces défis.


     

     

    Ethiopian immigrants arriving on "Operation Solomon" from Addis Ababa
    Opération Salomon : arrivée en Israël d'immigrants éthiopiens en provenance d'Addis Abeba (Photo : Service de presse du gouvernement/Ts. Israeli)

    Un rassemblement en marche​

    L'Etat d'Israël a accueilli et intégré des vagues continues d'immigration en provenance des pays occidentaux et des pays en détresse. La vague la plus récente d'immigration massive était composée de juifs de l'ex-Union soviétique qui luttaient depuis des années pour obtenir le droit d'immigrer en Israël. Dans les années 70, quelque 100 000 immigrants en provenance d'Union soviétique parvinrent à quitter leur pays d'origine. Depuis 1989, plus d'un million d'entre eux se sont installés dans le pays. Parmi eux, des professionnels qualifiés, des scientifiques de renom, des artistes et des musiciens chevronnés. Leurs talents et leurs compétences professionnelles ont contribué de façon remarquable à la vie économique, scientifique, universitaire et culturelle d'Israël.

    Au cours des années 80 et 90, Israël organisa l'arrivée par deux ponts aériens de l'ancienne communauté juive d'Ethiopie qui daterait, pour certains, de l'époque du roi Salomon. Pour ces 50 000 immigrants, le passage d'un environnement rural africain à une société occidentale industrialisée prendra nécessairement du temps, mais l'impatience que manifestent les jeunes à s'adapter ne manquera pas d'accélérer l'intégration de cette communauté juive longtemps isolée.


     

    Jerusalem: Hassidic Jews in an ultra-Orthodox neighborhood
    Jérusalem : habitants d'un quartier ultra-orthodoxe (photo : ministère du Tourisme)​
    Photo I. Sztulman, Courtesy of The U. Nahon Museum of Jewish Art
    Photo I. Sztulman, Musée U. Nahon d'art juif​ 

    La diversité d'observance

    Depuis l'époque biblique, les juifs ont toujours été fidèles au monothéisme, en tant que concept religieux et national. Au XVIIIe siècle, la plupart des juifs du monde vivaient en Europe orientale où ils étaient confinés dans des ghettos sans entretenir de relations avec la société environnante. Dans leurs communautés, ils géraient leurs affaires intérieures en conformité avec la loi juive (la halakha) élaborée et codifiée par les rabbins au cours des siècles.

    L'esprit d'émancipation et de nationalisme qui souffla sur l'Europe au XIXe siècle suscita une approche plus libérale en matière d'éducation, de culture, de philosophie et de théologie. Il donna également naissance à plusieurs mouvements juifs dont certains prônaient une ligne religieuse libérale et d'autres adoptaient des idéologies politiques et nationales. Il en est résulté la  rupture de nombreux juifs – la majorité d'entre eux – avec l'orthodoxie et son mode de vie, certains aspirant même à s'assimiler totalement à la société ambiante.

    A l'heure actuelle, la société juive d'Israël est composée de juifs pratiquants et non-pratiquants, avec toutes les nuances possibles, des ultra-orthodoxes à ceux qui défendent leur laïcité. Néanmoins, les différences entre eux ne sont pas nettement tranchées. Si l'orthodoxie se définit par le degré d'observance des lois et pratiques religieuses juives, 20 % des juifs d'Israël respectent toutes les prescriptions religieuses, 60 % en respectent certaines, en fonction de leur choix personnel et de leurs traditions communautaires, et 20 % sont entièrement détachés de toute pratique religieuse. Mais Israël étant un  Etat juif, le Shabbat ( du vendredi à la tombée de la nuit au samedi soir) et toutes les fêtes juives sont des jours chômés, célébrés à divers degrés par l'ensemble de la population juive.

    Autres indicateurs du degré d'observance religieuse : le pourcentage relativement élevé de parents choisissant de donner à leurs enfants une éducation religieuse, ou le pourcentage d'électeurs votant pour des partis religieux aux élections législatives. Mais ces statistiques ne peuvent faire l'objet d'une interprétation rigoureuse dans la mesure où des parents non-pratiquants peuvent inscrire leurs enfants dans des écoles religieuses, et où de nombreux citoyens orthodoxes votent pour des partis politiques non-religieux.

    Fondamentalement, la majorité se compose de juifs laïcs qui affichent un mode de vie moderne et respectent les préceptes religieux à divers degrés. Une grande partie de la population mène un mode de vie traditionnel, certains choisissant d'appartenir à l'un des courants religieux libéraux.

    Dans la minorité pratiquante, tant séfarade qu'ashkénaze, nombreux sont ceux qui mènent une vie dictée par l'observance des lois religieuses juives tout en participant activement à la vie nationale du pays. Ils considèrent l'Etat juif moderne comme un premier pas vers les temps messianiques et la délivrance du peuple juif  en Terre d'Israël.

    Les juifs ultra-orthodoxes par contre, estiment que la souveraineté juive en Terre d'Israël ne pourra être établie qu'après l'arrivée du Messie. Ils respectent rigoureusement les lois religieuses juives, vivent dans des quartiers séparés, gèrent leurs propres écoles, s'habillent de façon traditionnelle, maintiennent des rôles distincts pour les hommes et pour les femmes et mènent une existence strictement réglementée.

     

    ​​
     
  •