Réponse à l'article de Libération

Réponse à l'article de Libération

  •   Israël, 7 octobre : un massacre et des mystifications
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     Paris, le 18 Décembre 2023

     Objet : Réponse à l'enquête de Libération intitulée "Israël, 7 octobre : un massacre et des mystifications".

    Monsieur le Directeur,

    Comme vous le savez, le Ministère israélien des Affaires étrangères et plus particulièrement le service de presse du Ministère israélien en France ont été en contact permanent avec votre équipe de CheckNews tout au long de la guerre entre Israël et le Hamas, qui a été déclenchée sur le sol israélien le 7 octobre dernier, par les attaques barbares et sanguinaires de cette organisation terroriste. 

    Il convient de rappeler que ce canal de communication a été ouvert avant la guerre et nous estimons que ces échanges sont essentiels pour des reportages complets et précis. Ce Dialogue permet ainsi à l'équipe de presse de l'Ambassade de remplir son rôle et de fournir des informations relatives à Israël dans les médias français.

    Malheureusement, aucune demande de ce type n'a été fournie avant la publication de l'article de CheckNews publié le 11 décembre 2023, intitulé "Israël, 7 octobre : un massacre et des mystifications" dans lequel des questions malveillantes ont été soulevées, pointant directement entre autres, le Ministère israélien des Affaires étrangères. Cette fois-ci, votre équipe CheckNews (qui, pour cette "enquête", ne comprenait pas un mais trois journalistes) n'a donc pas permis à l' Ambassade d'Israël en France, le représentant du ministère des Affaires étrangères israélien, de pouvoir répondre à ces allégations sans fondement. En raison de ce constat qui s’inscrit aussi dans un contexte particulièrement sensible, nous avons jugé nécessaire de répondre à ces questions dans la présente lettre.

    Au troisième paragraphe de l'"Enquête", les journalistes de CheckNews ont posé les questions suivantes, sans fournir aucune preuve de collaboration pour les étayer ou les réfuter :

    "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministère des Affaires étrangères ou même Michal Herzog, épouse du président Isaac Herzog, ont-ils sciemment répandu des contre-vérités, parfois dans des échanges diplomatiques au plus haut niveau, dans le but de rallier le soutien de l'opinion internationale ?"

    Nous souhaitons donc répondre à ces affirmations, du moins en ce qui concerne le Ministère des Affaires étrangères :

     

    1. Nous n'avons jamais, et nous nous efforçons de ne jamais répandre sciemment des contre-vérités, dans quelque but que ce soit. Le Ministère israélien des Affaires étrangères travaille sans relâche depuis le début de la guerre afin de fournir un état des lieux, le plus précis possible, tout en facilitant la mise en relation de journalistes du monde entier avec des sources d’informations directes concernant le massacre du 7 octobre, la guerre en cours ainsi qu’avec la société civile israélienne. Ces sources d’informations, de première main, peuvent malheureusement être accompagnées d'inexactitudes. En outre, de nos jours, toutes les informations ne sont pas fournies par des sources officielles et, dans de rares cas, même les sources officielles peuvent parfois présenter des informations fausses ou inexactes.

     

    2. Il est important de rappeler qu'une grande partie des informations concernant le massacre du 7 octobre n'a pas encore fait l'objet d'une enquête.

     

    3. La machine de propagande du Hamas travaille quant à elle jour et nuit pour diffuser des mensonges et de fausses informations, son objectif étant de semer la terreur dans le monde, non seulement sur le terrain, mais aussi dans les médias, et en particulier sur les réseaux sociaux. Les exemples sont innombrables, et nous sommes satisfaits de constater que les médias français n'ont pas accordé de crédit aux récents mensonges véhiculés par le Hamas sur le "bon traitement" des otages israéliens et étrangers, bien présentés par d'autres sources étrangères telles que AJ+.

     

    4. Les sources gouvernementales israéliennes s'efforcent aussi de corriger des informations, même si cela ne contribue pas à "rallier des soutiens" ou à convaincre "l'opinion internationale". A titre d'exemple, le nombre de victimes israéliennes du massacre du 7 octobre a été constamment mis à jour, de même que le nombre d'otages et de blessés. Récemment, une rectification a été apportée et, selon les informations actuelles, le nombre de victimes israéliennes de l'attaque du 7 octobre s'élève à environ 1 200, après que 200 cadavres ont été attribués à des terroristes du Hamas.

     

    5. Nous nous efforçons de corriger nos informations quotidiennement, et cela ne doit en aucun cas minimiser les atrocités commises par les terroristes du Hamas le 7 octobre. L'âge précis des victimes, qu'il s'agisse de nourrissons ou d'adolescents, ou tout autre détail que l'équipe de Libération juge inexact, n'implique en aucun cas une intention malveillante de la part d'une source israélienne.


    6. Israël, en tant qu'Etat démocratique, s'efforce de fournir des informations ouvertes au public, ainsi qu'à l'équipe de Liberation CheckNews, qui a basé la plupart des nouvelles informations fournies dans l'article du 11 décembre sur les chiffres de l'Institut national d'assurance israélien, qui sont ouvertes et accessibles au public, ainsi qu'aux journalistes dans le cadre de leur "chasse aux enquêteurs".

     

    7. Nous trouvons par conséquent très regrettable l’instrumentalisation de diverses sources médiatiques à utiliser ces informations ouvertes et disponibles, ainsi que la liberté d'expression et la liberté de la presse en Israël, ne peut que semer constamment le doute et la mystification. Cela conduit inéluctablement à la propagation de théories du complot, voire à des thèses négationnistes, qui finalement permettent aux plus radicaux d'utiliser ces éléments pour répandre de nouveaux mensonges et véhiculer de la haine.

     

    8. Il faut aussi se rappeler que le Hamas, à travers les massacres qu’il a perpétrés, n'a fait aucune distinction d'âge, de religion, de sexe ou de nationalité. Même si le Hamas sait parfaitement qui il détient (encore !) à savoir 11 otages qui ne sont pas de nationalité israélienne, il ne veut toujours pas les libérer. En outre, des dizaines de civils innocents de nationalité française ont été massacrés, ainsi que, 3 ressortissants français toujours retenus en otage par le Hamas ou disparus. De son côté, Israël s'efforce de limiter les pertes humaines dans sa guerre contre le Hamas, alors que ce dernier continue d'utiliser sa propre population comme bouclier humain.

     

    9. Bien que votre correspondant en Israël sur le massacre du 7 octobre ait assisté à la projection en Israël, il est néanmoins regrettable qu’aucun journaliste de Libération,n’ait assisté à celle organisé à l’Ambassade d’Israël à Paris, en présence des représentants des principaux organes de presse en France. Il est extrêmement important pour les journalistes en France, qui couvrent ce conflit au quotidien, puissent voir de leurs propres yeux ce massacre, d’une barbarie indescriptible. Nous nous tenons à votre disposition pour organiser une projection spéciale, même au sein de la rédaction de Libération, afin de permettre aux journalistes de découvrir ce témoignage de première main, nécessaire devoir de mémoire. 

    Nous souhaiterions, à notre tour, vous présenter notre propre et très courte "enquête" :

    Depuis le 7 octobre et jusqu’au 13 Décembre, Nous avons constaté que sur les 167 articles publiés sur le segment CheckNews du site, 127 étaient liés à la guerre :  71 sur Israel et 38 sur les Palestiniens. Les résultats détaillés sont joints en annexe.

    Parmi les 71 parutions sur Israel, 44 critiquent le gouvernement, l’armée israélienne et ses soldats, ou l’association ZAKA. Parmi les 38 parutions sur la partie palestinienne, 15 articles seulement sont des critiques directes du Hamas.

    Dans un contexte où le monde des médias, de la diplomatie française et internationale reconnait ou admet en général le recours massif à la propagande de l’organisation terroriste du Hamas, il peut paraitre étonnant de constater, qu’une rubrique en charge d’aider l’opinion publique française à lutter contre la désinformation n’y consacre que 13 % d’attention contre 65 %, à la narrative israélienne du conflit. 

    Cela signifie-t-il que l'équipe de Liberation CheckNews a pris position dès le début de la guerre ? S'agit-il d'une tentative délibérée de la part de la rédaction de CheckNews de donner une image plus favorable du Hamas ? S'agit-il d’une ligne éditoriale qui condamne le gouvernement israélien par tous les moyens nécessaires ?


    Cordialement,

    Hen Feder
    ​Porte-parole de l'ambassade d'Israël en France