(Communiqué par le conseiller aux médias du premier ministre)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré jeudi 6 décembre 2018 les ambassadeurs étrangers dans le nord du pays, à proximité des unités de Tsahal qui œuvrent à la découverte et à la neutralisation des tunnels.
Voici ses remarques aux ambassadeurs:
"Aujourd'hui, vous pouvez prendre toute la mesure du potentiel meurtrier que ces tunnels représentent. Ce sont des outils terroristes, je vais approfondir cela ultérieurement. Nous sommes confrontés à un seul ennemi. Cet ennemi s'appelle l'Iran. L'Iran tente d'agir en conséquence. Son action de situe à deux niveaux: le premier vise à développer un arsenal nucléaire. Nous tentons de mettre cela en lumière, notamment en révélant le vrai visage de l’Iran, comme nous l’avons fait avec leurs archives nucléaires secrètes et leur entrepôt nucléaire secret sur le territoire Iranien.
A un second niveau, l’Iran tente par tous les moyens de mettre au point des armes classiques contre nous et a déclaré une guerre dont le but ultime est l'anéantissement d'Israël. Ils le disent ouvertement, tous les jours. Dans le cadre de cet effort, deux choses fondamentales. La première est qu'ils essaient de se retrancher en Syrie. Nous luttons efficacement contre cela, et je dois dire que grâce à nos efforts, nous avons réduit considérablement la présence de forces iraniennes en Syrie. Suite aux sanctions américaines nous avons pu constater parallèlement une réduction des financements dont ils bénéficient.
Nous avons agi contre l'Iran en Syrie, comme vous le savez. Contre l'Iran et contre les milices soutenues par l’Iran, et non moins important, contre leurs tentatives d’apporter au Liban des armes et des systèmes sophistiqués de guidage de précision, des missiles à guidage de précision et des systèmes de conversion de missiles balistiques tactiques en missiles à guidage de précision. Nous agissons contre cela. C'est notre priorité.
Le Hezbollah a deux bras offensifs : d’une part les missiles, d’autre part les tunnels. En ce qui concerne les missiles et les missile balistiques tactiques nous en faisons notre affaire. En revanche l'Iran tente de développer des armes à guidage de précision et nous agissons contre cela dans le cadre des divers efforts visant à bloquer le transfert de ces systèmes. Nasrallah a pour objectif la possession de milliers de missiles à guidage de précision, il n'en a en fait que quelques dizaines. C’est le résultat de notre action, y compris des révélations que j’ai fait parvenir à l’ONU concernant leurs sites de conversion dont la raison d'être est de convertir des missiles balistiques tactiques en missiles à guidage de précision.
Le second effort iranien porte sur la construction de tunnels terroristes sur notre territoire. Ces tunnels terroristes sont différents de ceux du Hamas. Ils sont similaires mais différents. Comme vous le savez, le Hamas a tenté d'agir de façon similaire. Nous en avons éliminé près de vingt et nous continueront de les éliminer. Il vous a je crois été donne l'occasion de visiter de tels tunnels, et je suis heureux de voir qu'aujourd'hui que l'Assemblée Générale des Nations Unies va, je l'espère, pour la première fois, condamner le Hamas pour ces actions.
Le Hezbollah le fait aussi donc, mais différemment. Ce que le Hezbollah veut faire, c'est élargir les tunnels. Si vous regardez les tunnels du Hamas, ils sont très étroits, essentiellement pour une personne. Les tunnels du Hezbollah sont larges. Ils permettent à plusieurs personnes de venir en même temps et aussi d'y faire passer des véhicules, voir des tracteurs etc., ce afin de mettre en place et d'accumuler un maximum de forces simultanément. Cela signifie plusieurs bataillons a même de pénétrer sur notre territoire, dans le but d'isoler certaines localités de la région, des villes, des kibboutz, et de perpétrer meurtres et d'enlèvements simultanément.
C'est un outil essentiel aux mains du Hezbollah dans leur stratégie de guerre contre Israël. Ils l'expriment de façon constante: « nous voulons détruire Israël ». Nous connaissons cette stratégie depuis de nombreuses années et avons développé les aptitudes techniques et technologiques pour localiser ces tunnels et les neutraliser. Nous avons décidé d'agir maintenant, notre capacité à les identifier et à les neutraliser s’est grandement améliorée, et nous devions le faire avant que leurs propres capacités ne s'aiguisent également et leur permettent de mettre en œuvre le scenario meurtrier dont nous parlions plus tôt.
Je souhaite m'attarder un instant sur les répercussions diplomatiques et internationales de cette action. Nous avons demandé une convocation urgente du Conseil de Sécurité. Le Secrétaire Général m'a dit que cela se produirait à la fin de la semaine ou tout au plus au début de la semaine prochaine. Nous pensons que le Hezbollah devrait être condamné avec force et universellement pour cet acte d’agression. Et encore une fois, c’est un régime…, une organisation qui dit ouvertement que son objectif est d’annihiler l’État d’Israël. Elle ne le cache pas plus que ne le cachent les Iraniens, elle fait partie intégrante du même effort et de la même idéologie.
Nous pensons que les sanctions contre le Hezbollah devraient être renforcées. Nous en avons discuté avec le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo. Je pense que certaines directions en ce sens seront présentées à la communauté internationale. Nous pensons que le Hezbollah devrait être désigné dans son intégralité comme une organisation terroriste, ce qu’il est, il est aujourd'hui impossible de faire cette scission artificielle entre ses branches. Le Liban devrait être également être mis en cause car il ne dit mot sur tout cela. Il permet que son territoire soit utilisé pour agresser un état voisin et que ses citoyens soient manipulés comme des pions.
C'est le Liban que le Hezbollah met en danger en premier lieu, mais le Liban se tait. Il ne proteste même pas. Pourtant il devrait, et nous devrions lui dire qu'il en paiera les conséquences, qu'il sera tenu pour responsable, responsable de s'être tu. Il devrait agir de toutes les manières possibles pour arrêter ces agressions. Il ne le fait pas.
Il y a des actions qui, selon nous, devraient être menées, ce en ayant à l'esprit que l'Iran se trouve derrière tout cela. Il n’y a absolument plus aucun doute à ce sujet. L’Iran aujourd'hui ra mis la main sur le Liban par le biais du Hezbollah. Il essaie de faire la même chose en Syrie. Nous tentons de nous opposer à cela mais je pense que c'est à la communauté internationale de s'y opposer et de condamner ces actes manifestes d'agression.
S'il vous plaît, transmettez à vos gouvernements ce que vous voyez ici. Il me semble qu'il est primordial condamner sans équivoque cette agression du Hezbollah, de l'Iran mais aussi du Liban qui doit rendre des comptes. "
Le Premier ministre Netanyahu a répondu aux questions des ambassadeurs.
En ce qui concerne le rôle de la FINUL, le Premier ministre a déclaré:
"La FINUL devrait élargir son rôle, car il est évident que cela n'a pas été fait. La FINUL est censée surveiller, surveiller sinon stopper le transfert d'armes au Liban, dans le sud du Liban. Comme vous le savez, le Hezbollah était en possession de 15 000 roquettes et missiles à la fin de la seconde guerre du Liban. Il y a environ dix fois plus aujourd'hui, et nous n’avons vu de la part de l'UNIFIL aucun rapport, aucune plainte déposée auprès de la FINUL.
Le Commandant de la FINUL a déclaré qu'il n'y avait pas de violation enregistrée. Regardez ce tunnel. C'est un acte manifeste de violation manifeste. Nous pensons que la FINUL devrait s’acquitter de sa responsabilité et le faire avec une approche beaucoup plus sévère et avec une force plus grande. "
Concernant le risque d'une escalade après la démolition du tunnel, le Premier ministre a déclaré:
"Nous allons en détruire davantage. Mon objectif était de démanteler ces tunnels terroristes sans pour autant provoquer une escalade généralisée. Nous avons clairement indiqué ce que nous comptions faire et jusqu'à présent, je ne peux pas vous dire que le risque d'escalade n'existe pas… Si après les 24 ou 48 premières heures de l'opération il n'y a pas d'escalade, je pense que le risque continuera à rester faible. Il existe, nous sommes prêts si la situation venait à l'imposer, nous sommes déployés, mais je ne suis pas sûr que le Hezbollah commette la terrible erreur de mettre à l'épreuve notre détermination. "
En ce qui concerne la stabilité de la situation dans le sud, le Premier ministre a déclaré:
« C’est certainement plus stable qu’avant, ce qui était notre objectif. Il faut voir si nous pouvons avoir un arrangement à plus long terme. L’apaisement souhaité a été atteint, mais qui sait s'il sera durable? Nous avons dû stopper par la force les tentatives répétées du Hamas d’envahir notre territoire et d’attaquer nos soldats et nos civils. Nous avons également pris des mesures pour lutter contre leurs attaques sur nos villes et villages du sud d'Israël. Nous avons agi en tenant compte non seulement de notre objectif sécuritaire mais aussi en prévention d'une crise humanitaire exacerbée par la décision d’Abu Mazen de retenir les fonds destines à Gaza. Cette crise est la responsabilité du Hamas. Une portion disproportionnée de son budget était consacrée à la construction de tunnels terroristes. Le non versement de fonds par Abu Mazen a considérablement accru la crise budgétaire à Gaza avec les conséquences que l'on sait, notamment les eaux usées se déversant sur la ville d'Ashkelon etc., car traitées. D'autres catastrophe pourraient s'y ajouter.
Comment aujourd'hui faire cesser cela? Le Qatar a accepté avec notre accord d'attribuer des fonds pour éviter une crise humanitaire d'ampleur, au moins momentanément. Nous avons mis en place des contrôles sur ces fonds, ce que nous n'avions pas avec Abou Mazen, pour nous assurer qu'ils seraient effectivement utilisés à des fins humanitaires. Nous avons entre les mains une liste de personnes qui donnent au Qatar puis les fonds sont retransmis par le Qatar de façon totalement transparente avec accès a une banque de données digitales, photos et signatures, ce pour que ces fonds n'arrivent pas entre n'importes quelles mains. Ceci peut-il ouvrir la voie à un arrangement à long terme? Je ne sais pas.
Un accord à long terme ne concernerait pas seulement un cessez-le-feu, les points de passages et des zones de pêche, mais aussi le retour préalable de nos soldats, des corps de nos soldats et de nos civils, le développement d'installations de base, d'infrastructures de base à Gaza, d'une voie de circulation maritime entre Chypre et Gaza que nous pourrions sécuriser. Je ne sais pas si nous y arriverons. Nous verrons si le premier volet de ce plan porte ses fruits. Ensuite, nous pourrons passer au second volet. "
Concernant les relations avec les habitants de Metula et leurs préoccupations concernant les tunnels, le Premier ministre a déclaré:
"Nous entendions de la part de localités israéliennes proches de la frontière libanaise dirent : « ils construisent des tunnels », « ils arrivent sous nos maisons ». Nous le savons aujourd'hui. Les habitants de ces localités peuvent se sentir soulagées, nous prenons cela en mains, comme nous l'avons fait pour les localités du sud d'Israël. Autre chose, vous entendrez sans doute le Hezbollah prétendre qu'Israël est ici l'agresseur, qu’Israël survole le Liban. Nous ne sommes pas l'agresseur, nous n'avons jamais dit que nous voulions détruire le Liban, ça n'est pas notre objectif, et ça n'est pas notre rêve que d’éradiquer le peuple du peuple du Liban. Le but du Hezbollah vis-à-vis de l’Etat d'Israël est par contre tout à fait clair. Le deuxième point est que nous avons parfaitement le droit à la légitime défense préventive, d’examiner et de collecter des informations contre ceux qui déclarent ouvertement leur objectif de nous détruire, et nous le faisons. Ce sont aujourd'hui eux qui violent notre territoire. Il n'y a aucune fausse symétrie qui puisse se faire dans ce cas.
Les ambassadeurs suivants étaient présents: Emanuele Giaufret - Union européenne, Anatoly Vikrorov - Russie, David Quarrey - Grande-Bretagne, Helene Le Gal - France, Deborah A. Lyons - Canada, Martin Weiss - Autriche, Christopher Keith Cannan - Australie, Gianluigi Benedetti. - Italie, Tsegay Berhe Hadera - Ethiopie, Paulo Vasconcellos - Brésil, Benko Levente Csongor - Hongrie, Vhanga Patrice Koffi - Côte d'Ivoire, Pablo Macedo - Mexique, Peter Hulenyi - Slovaquie et Marek Grzegorz Magierowski - Pologne.