Discours du Premier ministre Netanyahu au Forum mondial sur la Shoah 2020 à Yad Vashem

Forum mondial sur la Shoah 2020 à Yad Vashem

  •   Discours du Premier ministre Netanyahu
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    PM Netanyahu : Le Peuple Juif a tiré les leçons de la Shoah : toujours prendre au sérieux les menaces de ceux qui veulent nous détruire ; confronter les menaces quand elles sont petites; et surtout, avoir toujours le pouvoir de se défendre par soi-même.

     

    (Communiqué du conseiller pour les médias du Premier ministre)
     
    On trouvera ci-après le discours du Premier ministre Benjamin Netanyahu au " Forum mondial sur la Shoah 2020 - Se souvenir de la Shoah, lutter contre l'antisémitisme" à Yad Vashem à Jérusalem:
     
    " Honorables dignitaires,
     
    Président Reuven Rivlin,
     
    Je vous adresse tous mes compliments pour le lancement de cette importante conférence.
     
    Mes chers frères et sœurs survivants de la Shoah,
     
    Chers Justes parmi les nations, les Justes parmi les nations qui ont risqué non seulement leur propre vie, mais la vie de leurs familles pour sauver les Juifs pendant l'Holocauste. Les arbres de cette terre sacrée de Yad Vashem témoignent de leur remarquable et extraordinaire courage
     
     
     
    Vos majestés,
    Vos Altesses Royales,
    Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat,
    Monsieur le Vice-président,
    Mesdames et Messieurs les Chefs de Gouvernement et les nombreux invités de marque et dignitaires réunis ici.
     
    Votre présence à Jérusalem rend hommage à la mémoire des six millions de victimes de la Shoah. Israël et le Peuple Juif vous remercient.
     
    Auschwitz et Jérusalem : un abîme et un sommet. Auschwitz – l’extermination. Jérusalem – la renaissance. Auschwitz – l’esclavage. Jérusalem – la liberté. Auschwitz – la mort. Jérusalem – la vie. Il y a soixante-quinze ans, notre peuple – le Peuple Juif – est sorti du plus grand champ de bataille de l’histoire de l’humanité. Les survivants n’oublient rien : l’impuissance, la souffrance sans fin, les flammes et la fumée, le deuil et la perte. Mais ils se souviennent aussi, avec une profonde gratitude, du jour de la libération, de l’entrée de l’Armée rouge à Auschwitz, de l’immense sacrifice des alliés, des soldats et des peuples.
     
    J’arrive ici, avec le président Rivlin et le président Poutine, en provenance d'une cérémonie émouvante, l’inauguration du monument à la mémoire des victimes du siège de Leningrad. Ceci est un exemple du prix inimaginable de la victoire sur les nazis. Mais particulièrement aujourd'hui, cela doit être dit : pour les six millions de personnes, dont 1,5 million d'enfants, les portes de l'enfer ont été forcées trop tard. Trop tard. Et donc, l’impératif principal qui se trouve à la base de la renaissance de l'État d'Israël est qu’il n'y aura jamais de seconde Shoah. En tant que Premier ministre d'Israël, c'est mon obligation suprême.
     
    Mesdames et Messieurs,
     
     Israël est éternellement reconnaissant de l'immense sacrifice consenti par les alliés, les peuples et les soldats, pour vaincre les nazis et sauver notre civilisation commune. Sans ce sacrifice, il n'y aurait pas de survivants aujourd'hui.
     
    Pourtant, nous nous souvenons également qu'il y a environ 80 ans, lorsque le Peuple Juif a été anéanti, le monde nous a largement tourné le dos, nous abandonnant au sort le plus amer.
     
    Pour beaucoup, Auschwitz est le symbole ultime du mal. C'est certainement cela. Les bras tatoués de ceux qui sont passés sous ses portes infâmes, les piles de chaussures et de lunettes prises aux dépossédés dans leurs derniers instants, les chambres à gaz et les fours crématoires qui ont transformé des millions de personnes en cendres, tout cela témoigne des horribles profondeurs dans lesquelles l'humanité peut sombrer.
     
    Mais pour le Peuple Juif, Auschwitz est plus que le symbole ultime du mal.
    C'est aussi le symbole ultime de l'impuissance juive. C'est le point culminant de ce qui peut arriver quand notre peuple n'a ni voix, ni terre, ni bouclier.
     
     Aujourd'hui, nous avons une voix, nous avons une terre et nous avons un bouclier. Aujourd'hui, notre voix se fait entendre à la Maison Blanche et au Kremlin, dans les couloirs des Nations Unies et du Congrès américain, à Londres, Paris et Berlin, et dans d'innombrables capitales du monde, dont beaucoup sont représentées ici par vous tous.
     
     Aujourd'hui, nous avons une terre - notre ancienne patrie que nous avons ramenée à la vie, dans laquelle nous avons rassemblé les exilés de notre peuple, et dans laquelle nous avons construit un État moderne et puissant.
     
     Et aujourd'hui, nous avons un bouclier. Et quel bouclier ! À maintes reprises, la force de nos armes, le courage de nos soldats et l’esprit de notre peuple ont prévalu contre ceux qui ont cherché à nous détruire. Nous tendons la main de la paix à tous nos voisins et un nombre croissant d'entre eux la saisissent pour construire avec Israël des ponts d'espoir et de réconciliation.
     
     
    Mesdames et Messieurs,
     
     Le Peuple Juif a tiré les leçons de la Shoah : prendre, toujours prendre au sérieux les menaces de ceux qui veulent nous détruire ; confronter les menaces quand elles sont petites; et surtout, même si nous apprécions profondément, profondément le grand soutien de nos amis, avoir toujours le pouvoir de nous défendre par nous-mêmes. Nous avons appris qu'Israël doit toujours rester maître de son destin.
     
     L'État juif a tiré les leçons de la Shoah. Le monde a-t-il tiré les leçons de la Shoah ?
     
    Il y a quelques signes d'espoir - et ce rassemblement extraordinaire en est un. Aujourd'hui, les dangers du racisme, des idéologies haineuses et de l'antisémitisme sont mieux compris. Beaucoup reconnaissent une vérité simple : ce qui commence par la haine des Juifs ne se termine pas avec les Juifs. Les gouvernements représentés ici aujourd'hui comprennent que la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes protège également leurs sociétés.
    Et Israël l'apprécie profondément. Nous apprécions également, comme beaucoup le comprennent et comme le président Macron l'a déclaré hier, que l'antisionisme n'est que la dernière forme d'antisémitisme. Ce sont là de véritables signes d'espoir, de compréhension et de connaissance de la manière de protéger notre civilisation et notre monde.
     
    Et pourtant, je suis inquiet. Je suis préoccupé par le fait que nous n’ayons pas encore vu de position unifiée et résolue contre le régime le plus antisémite de la planète – un régime qui cherche ouvertement à développer des armes nucléaires et à anéantir le seul et unique État juif.
     
    Israël salue le président Trump et le vice-président Pence pour avoir confronté les tyrans de Téhéran qui asservissent leur propre peuple et menacent la paix et la sécurité du monde entier. Ils menacent la paix et la sécurité de tous au au Moyen-Orient et de tous ceux qui se trouvent au-delà. J’appelle tous les gouvernements à se joindre à l’effort vital de confronter l'Iran.
     
    En tout cas, je tiens à assurer à nouveau notre peuple et tous nos amis qu’Israël fera tout ce qui est en son pouvoir pour défendre son État, défendre son peuple et défendre l’avenir juif.
     
    Mesdames et Messieurs, en tant que Premier ministre d’Israël, je vous promets que les mots « Plus jamais ça » ne seront pas un slogan vide de sens, mais un éternel appel à l’action. Avec cet appel, nous poursuivrons notre merveilleux voyage de la renaissance de notre peuple qui a émergé de la vallée des os secs. Des os [atzamot] à l’indépendance [atzmaut], et de l’indépendance à la force [otzma], d’Auschwitz à Jérusalem, des ténèbres à la lumière. Selon les paroles du prophète Isaïe, « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ».