Lorsque le 18 et 19 mai 1953, le Parlement israélien vota la création de l’Institut pour la Commémoration des Héros et des Martyrs de la Shoah à Jérusalem, YAD VASHEM fut officiellement institué.
Pourtant l’histoire de YAD VASHEM commence bien avant.
En septembre 1942, alors que les informations concernant l’assassinat systématique de plus de 700.000 juifs de Pologne commençaient à circuler, un membre du kibboutz Mishmar Haémek, Mordechaï Shenhavi, proposa au Fonds National Juif d’ériger à Jérusalem un mémorial pour honorer les combattants et les victimes juives d’Europe, qu’il proposait de dénommer « YAD VASHEM » (un monument et un nom) en référence à une prophétie biblique.
Son projet ne fut pas accepté immédiatement mais en été 1945 les instances sionistes décidèrent de créer un comité provisoire pour le futur mémorial.
En février 1946, YAD VASHEM ouvrit un bureau permanent à Jérusalem et en juin 1947, le projet fut présenté au public, notamment lors du premier congrès de recherche historique sur la Shoah qui se tint à l‘université hébraïque de Jérusalem.
De 1948 à 1950, pendant la guerre d’Indépendance, le comité dut interrompre ses travaux, mais dès que cela fut possible, le nouvel Etat d’Israël remit en fonction le comité qui présenta le projet de création de YAD VASHEM devant le vingt-troisième congrès sioniste en été 1951, puis établit un projet de loi qui fut définitivement voté le 19 mai 1953.
La première pierre du mémorial fut posée en été 1954 et le bâtiment principal qui abritait l’administration, les archives et la bibliothèque fut achevé en 1957.
Le 13 avril 1961, la Crypte du Souvenir et le musée historique furent inaugurés et l’année suivante, les premiers arbres rendant hommage aux Justes parmi les Nations furent plantés. Aujourd’hui, l’ensemble du site est recouvert d’arbres et plus de 20.000 Justes sont ainsi honorés.
Au fil des ans, YAD VASHEM développa son infrastructure et ses programmes afin de remplir au mieux la mission qui lui a été confiée par la Knesset. La Salle des Noms, le mémorial des Enfants, la Vallée des Communautés, le mémorial de la Déportation, le nouveau bâtiment des archives et de la bibliothèque, l’Ecole Internationale pour l’Etude de la Shoah, et le complexe muséographique sont autant de domaines d’activités qui permettent à YAD VASHEM de représenter la centralité de la mémoire de la Shoah, sur le plan des commémorations, de la documentation, de la recherche et de l’enseignement, et répondent aux besoins de la jeune génération qui se sent concernée par la Shoah et prend conscience de sa responsabilité face à l’avenir.