Attitude d’Israël envers l’Etat palestinien ? Israël n’a cessé de proclamer sa volonté de voir deux pays – l’Etat d’Israël et l’Etat palestinien – vivant côte à côte en paix et en sécurité (comme l’exprima le président Bush le 24 juin 2002). Israël est convaincu qu’une juste solution du conflit se traduira par deux Etats, un Etat palestinien pour le peuple palestinien et un Etat juif pour le peuple juif. Israël ne souhaite pas exercer une quelconque hégémonie sur les Palestiniens et pense qu’un Etat palestinien réellement démocratique entretenant des relations pacifiques avec Israël sera en mesure de promouvoir la sécurité et le bien-être à long terme de l’Etat juif. En soi, l’établissement d’un Etat palestinien n’inquiète pas Israël. La seule question est de savoir quel genre d’Etat palestinien pourra vivre en paix avec Israël. S’agira-t-il d’un pays démocratique fondé sur des principes d’ordre et de droit, excluant le terrorisme et l’incitation à la violence ? S’agira-t-il d’un Etat où règne l’anarchie, profondément engagé sur la voie du terrorisme et de la violence qui menacerait non seulement Israël mais encore la stabilité de toute la région ?
Israël ne peut tolérer l’établissement d’un pays terroriste le long de ses frontières, et les efforts investis en vue de l’établissement d’un Etat palestinien doivent prendre en compte les droits et les intérêts vitaux d’Israël, en matière de sécurité en particulier. C’est là la condition sine qua non pour assurer la paix et la stabilité de la région. L’objectif d’Israël, Etat juif et démocratique, vivant en harmonie avec ses voisins, l’a conduit à adopter la vision envisageant deux Etats pour deux peuples, comme prévu par le Plan de partition des Nations Unies de 1947. Israël sait que les peuples du Proche-Orient sont voisins et que leur avenir est irrémédiablement lié. La paix ne perdurera qu’à la condition que soit respecté cet impératif.
Cette vision, assumée par Israël depuis son indépendance, a pris presque 60 ans et trop de guerres pour être entérinée par les voisins immédiats d'Israël : les Palestiniens. Les événements qui ont suivi la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza indiquent à l’évidence que le moment est enfin venu de réaliser cette vision. L’établissement de l’Etat d’Israël a satisfait les aspirations historiques et nationales des Juifs qui avaient échappé aux horreurs de la Shoah ou avaient été expulsés des pays arabes. Le futur Etat palestinien doit satisfaire des besoins semblables, il doit concrétiser les revendications nationales de tous les Palestiniens, ceux de Cisjordanie et de Gaza comme ceux qui peuplent les camps de réfugiés installés dans les pays arabes voisins et dans le reste
du monde. Israël a un intérêt manifeste et partagé par les régimes modérés de la région à la création d’un Etat palestinien stable, prospère et pacifique. Comme il l’a prouvé lors de l’évacuation de la bande de Gaza en 2005, Israël est disposé à
prendre des mesures douloureuses pour promouvoir cet objectif, à la condition que ses partenaires soient tout aussi disposés à des compromis historiques porteurs d’une paix durable. | | |
Comment parvenir à la paix ? L’Etat d’Israël a toujours exprimé sa volonté de compromis : tous les gouvernements israéliens se sont montrés disposés à faire des sacrifices majeurs pour parvenir à la paix. Mais il reste que tout processus de paix exige des concessions et des mesures de renforcement de la confiance mutuelle entre partenaires. Toutefois, tout en étant disposé à tenir compte des droits et des intérêts des Palestiniens, Israël possède aussi des droits et des intérêts légitimes qui doivent également être pris en compte. La paix ne s’obtient que par des négociations enées pour rapprocher les parties au conflit et résoudre tous les problèmes en suspens.
Israël est convaincu que la paix pourra être atteinte avec un leadership palestinien modéré opposé au terrorisme. Ainsi, les pourparlers menés par Israël avec des dirigeants arabes tels qu’Anouar Sadate et le roi Hussein de Jordanie qui témoignaient d’intentions pacifiques et souhaitaient prendre des mesures concrètes de coexistence, ont débouché sur la signature de traités de paix. Israël souhaite vivre en paix avec tous les pays modérés de la région. Pour donner des chances de réussite aux pourparlers de paix, le terrorisme et et les incitations à la violence soutenus par des pays tels que l’Iran et la Syrie doivent cesser. Les éléments extrêmistes palestiniens – le Hamas en particulier – s’opposent à toute reconnaissance du droit à l’existence d’Israël et continuent d’opter pour la violence contre Israël, contre le leadership palestinien modéré et contre le processus de paix. Il va de soi que dans ces circonstances les extrêmistes palestiniens n’ont pas leur place autour de la table de négociation.
Le démantèlement des infrastructures terroristes n’est pas seulement la condition première mentionnée par la Feuille de route, c’est aussi le fondement même de tout processus de paix. Faire la paix exige l’instauration d’une atmosphère positive, excluant le terrorisme et les instigations à la violence afin de promouvoir la compréhension mutuelle. Israël a pris, à
plusieurs occasions, des mesures destinées à améliorer les conditions de vie des Palestiniens et à assainir leur économie. Israël a fait et est disposé à faire à l’avenir des gestes de bonne volonté à l’endroit d’éléments palestiniens modérés, en facilitant leur liberté de circulation en supprimant des barrages routiers, en transférant des recettes fiscales, et en libérant des prisonniers.
Israël serait désireux de prendre de telles dispositions à ondition que soit préservée sa sécurité et que les Palestiniens mettent un terme aux attentats terroristes. Les tentatives des Palestiniens et des pays arabes de contraindre Israël à consentir à des requêtes inacceptables n’auront pas pour effet de rapprocher les parties au conflit. Il est essentiel que les pays arabes refusent de conforter l’extrémisme de certains dirigeants palestiniens, extrémisme qui empêche les Palestiniens de faire les compromis nécessaires. Des initiatives positives des pays arabes sont susceptibles de créer une atmosphère constructive, de redynamiser les relations multilatérales destinées et de promouvoir la coopération régionale. Les progrès et la coopération dans les domaines concernant toutes les opulations de la région contribueraient psychologiquement à aborder et à résoudre les écueils d’ordre politique entre les parties au conflit.
Ratifiées par tous les pays de la région, les résolutions 242 et 338 tracent les grandes lignes d’une solution définitive au conflit. Israël a également acquiescé à l’application des mesures prévues par la Feuille de route. Mais cette feuille de route n’est pertinente que si les Palestiniens remplissent leurs obligations, chose qu’ils ont fort peu sinon pas fait du tout pour l’instant, notamment en ce qui concerne le démantèlement des infrastructures terroristes et la cessation des instigations à la violence comme l’exige la première phrase du document intitulé “Feuille de route.”
A terme, la paix ne sera atteinte que lorsque les exigences des parties seront satisfaites, en tout ou en partie. Une fois signée la paix, une nouvelle page doit être tournée et les relations entre Israël, les Palestiniens et les pays arabes voisins prendront une tournure basée sur le dialogue et la coopération
plutôt que sur la rivalité et la confrontation. | | |
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