Source: Blog de l'ambassade d'Israel en France
« Toulouse c’était certainement un tournant, parce que celui qui a voulu tuer a montré le visage le plus hideux du crime », a souligné le président israélien, 89 ans, devant une vingtaine d’imams et de responsables d’associations de musulmans, essentiellement de la région parisienne, lors d’une rencontre dans un grand hôtel parisien.
Mohamed Merah avait, entre le 11 et le 19 mars 2012, abattu froidement trois militaires musulmans, puis un professeur et trois enfants devant une école juive à Toulouse, en filmant ses actes, avant d’être tué le 22 mars par un commando des forces de l’ordre.
RENCONTRE UNIQUE EN SON GENRE
Recevant le groupe de responsables musulmans, Shimon Pérès a souligné le »courage » de l’imam Hassen Chalghoumi de la mosquée de Drancy (Seine-Saint-Denis), qui s’est fait le porte-parole du groupe dimanche. Ce dernier a insisté sur le fait que Mohamed Merah a »assassiné des musulmans avant de tuer des juifs », ajoutant : »Notre combat de tous les jours est dirigé contre l’intégrisme et la violence ».
La rencontre entre le président israélien et la communauté musulmane de France était la seule du genre durant sa tournée en Europe qui l’a conduit à Bruxelles etParis et qui doit s’achever devant le Parlement européen, mardi à Strasbourg.
La France compte non seulement la plus forte communauté juive de l’Europe occidentale (entre 500 000 et 700 000 personnes), mais également la plus importante communauté musulmane avec plus de 5 millions de membres.
« EXPORTER LA PAIX ET L’AMITIÉ »
« Pour les imams en France, la vie humaine est plus sacrée que La Mecque » et »c’est ce qu’on enseigne en France », a ajouté Hassen Chalghoumi, connu pour son combat contre l’intégrisme, en se défendant contre les accusations d’avoir« importé le terrorisme en France ». »Nous, on n’a pas importé le conflit, il faut au contraire exporter la paix et l’amitié » a-t-il dit.
A l’issue de la rencontre dimanche, M. Pérès a noté devant la presse avoir été »très impressionné par le courage » de ces responsables musulmans de France qui sont venus en Israël et qui osent dénoncer les crimes autant contre leur propre communauté que contre la communauté juive.
Dans la foulée, le président israélien, prix Nobel de la Paix en 1994, a appelé face à ces violences »à construire un message positif de courage et ne pas avoir peur »de s’engager pour le défendre. »Parce que les terroristes, et je vais vous révéler un secret, ne sont jamais aussi forts que nous le pensons et jamais aussi importants qu’ils le disent », a-t-il précisé dans un sourire.
SITUATION AU PROCHE-ORIENT
Sur la situation dans son pays, il a reconnu qu’il restait à résoudre un grand conflit, tout en espérant que la nomination prochaine d’un nouveau gouvernement sera l’occasion de reprendre les pourparlers avec les Palestiniens alors que tout le monde dit que la solution ce sont »deux Etats pour deux peuples ».
« Nous allons œuvrer pour une vie commune entre chrétiens et musulmans, juifs, Palestiniens et Israéliens », a-t-il promis, ajoutant qu’il y a »des gens qui disent que cela prendra beaucoup de temps ». Et de rappeler que l’Europe s’est faite »en six ans » après la fin de la guerre en 1945. »Ce qui s’est passé en Europe peut sepasser aussi au Proche-Orient , et bien plus vite qu’on ne le pense ».