Jouer aux échecs rend-il intelligent ? C’est la question sur laquelle s’est penchée l’Université de Haïfa. Le Département d’Informatique de Haifa vient de lancer un programme ambitieux baptisé Grand Master Chess Research Project, qui poursuit un triple but:
* Établir une corrélation entre les échecs et le développement cognitif des élèves
* Développer le premier programme logiciel en hébreu pour apprendre les échecs à l’école
* Mettre au point un programme international pour former les futurs enseignants d’échecs
Le Professeur Michal Yerushalami, Vice-Présidente de l’Université et responsable de ce programme a déclaré : « Le but de ce programme est d’introduire les échecs dans le monde académique comme cela n’a jamais été fait auparavant. »
Ce programme qui vise donc à établir un lien précis entre jeu d’échecs et capacités mathématiques, acquisition du langage et autres…, a été constitué en collaboration avec le Grand Maître Boris Galfand. D’origine biélorusse, il s’installe en Israël en 1998. Il est en 2011, 12e joueur mondial et 1er joueur israélien.
Les échecs sont réputés pour leur contribution à l’amélioration des fonctions cognitives d’un individu. De nombreuses études ont été effectuées sur ce sujet, parmi lesquelles on peut citer celle de l’Université de Hong Kong en 1977 – 1979 dans laquelle on a retrouvé une amélioration de 15 % des scores aux tests mathématiques et en sciences chez les joueurs d’échecs, ou encore celle de Pennsylvanie en 1987 – 1988 qui a montré une amélioration significative de la mémoire et du raisonnement verbal. Entre 1980 et 1987, William Levy, du Département de l’Education de l’Etat du New-Jersey, a découvert que l’apprentissage des échecs faisait croître chez les élèves l’estime de soi!
Les échecs font partie des programmes scolaires de près de 30 pays, et qu’au Canada, des manuels scolaires du CE1 à la 5ème utilisent les échecs pour enseigner la logique et la résolution des problèmes mathématiques.
Des études démontrent également que les échecs ralentissent l’apparition ou l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Ainsi en 2010, des vétérans français et russes entre 60 et 94 ans se sont livrés entre Nice et Moscou à une expérience sponsorisée par IBM : les tests neuropsychologiques ont montré que leur activité cognitive était identique à celle de jeunes joueurs.
Enfin, bien que cela ne soit pas une preuve scientifique, aucun joueur de haut niveau n’a jamais souffert de maladie d’Alzheimer.
Pour finir une anecdote qui montre que les échecs peuvent servir non seulement à l’amélioration intellectuelle, mais aussi à la politique. En 1978, pendant les négociations de Camp David, Menahem Begin proposa une partie d’échecs à Zbigniew Brzezinski, le Conseiller à la Sécurité Nationale du Président Carter, en lui disant : « Je n’ai pas joué à ce jeu depuis que les soviétiques m’ont emprisonné en 1940 ». Survient Mme Begin qui s’exclame : « Menahem adore les échecs. Il joue souvent… »