La stratégie politique du chef de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, indique que l’année prochaine marque, pour les Palestiniens, une année décisive durant laquelle ils devront devenir Membre Permanent de l’ONU, devront créer un mécanisme permettant le retrait Israélien des 7 lignes, et devront régler leurs comptes avec Israël sur la scène internationale dans plusieurs forums tels que le Conseil de Sécurité, la Cour Pénale Internationale et différentes institutions comme l’UNESCO.
L’année prochaine, les Palestiniens commémoreront 100 ans depuis la Déclaration Balfour, 70 ans de Nakba, et 50 ans d’ « occupation » Israélienne en Cisjordanie et Jérusalem Est.
Du point de vue des Palestiniens, le tournant historique majeur qui a scellé leur sort au Moyen Orient est la Déclaration Balfour. Les Palestiniens considèrent que cette dernière est la source de tous leurs maux, celle qui a mené à la création de l’Etat d’Israël, à la perte des terres historiques Palestiniennes, et au problème des réfugiés.
Cette semaine, le Ministre des Affaires Etrangères Palestinien, Riad el Malki est allé en Grande-Bretagne pour rencontrer le Ministre des Affaires Britannique, Boris Johnson, et lui demander le support de la Grande-Bretagne au Conseil de Sécurité lorsqu’ils proposeront une résolution contre les colonies Israéliennes, et leur support àl’initiative de paix française.
El Malki a aussi demandé à ce que la Grande Bretagne ne participe pas aux différents évènements organisés pour commémorer les 100 ans de la Déclaration Balfour. Il souhaite que la Grande-Bretagne reconnaisse officiellement que la déclaration Balfour est moralement et historiquement responsable pour la création de l’Etat d’Israël et pour la Nakba Palestinienne.
El-malki s’est abstenu, durant sa visite, de répéter ce que Mahmoud Abbas a déclaré il y a quelques mois au Sommet Arabe en Mauritanie, lorsqu’il a menacé de poursuivre en justice la Grande Bretagne pour la Déclaration Balfour.
Depuis ce Sommet, l’Autorité Palestinienne a consulté des experts en Droit International pour leur permettre d’engager un procès contre la Grande-Bretagne. Mahmoud Abbas souhaite ainsi tirer parti de la situation pour forcer les Anglais à changer leur politique concernant les Palestiniens. Cependant, lors d’un discours qu’elle a prononcé devant la communauté juive anglaise en Septembre 2016, le Premier Ministre de Grande-Bretagne, Theresa May, a répété que son gouvernement supporte la Déclaration Balfour, en dépit des menaces Palestiniennes.
En plus de leur demande d’excuse du gouvernement anglais, l’Autorité Palestinienne attend de la qu’il reconnaisse un Etat Palestinien. Il n’y a aucun doute sur le fait que la haute couverture médiatique de la Déclaration Balfour a pour but de pousser le gouvernement britannique dans cette direction.
Dr Saeb EREKAT, Secretaire Général de l’OLP a publié le 2 novembre un article dans le journal Shark-al-ouest dans lequel il écrit :
« Pour que la Grande Bretagne puisse se racheter pour la Déclaration Balfour, elle doit reconnaitre un Etat Palestinien défini par les frontières de 67, et avec Jérusalem pour capitale, comme conditions primordiales pour permettre la solution à deux états. Elle devrait publiée une nouvelle déclaration pour affirmer le droit du peuple Palestinien de vivre libre dans leur foyer national. »
La politique d’Abbas démontre qu’il n’accepte pas l’idée même de la Déclaration Balfour, soit l’établissement d’un foyer national juif pour le peuple juif en terre d’Israël.
Le rejet du sionisme fait par Abbas est conforme à la tradition des précédents dirigeants Palestiniens, celle de Mufti Amin al-Husseini et de Yasser Arafat. En Israël, ce rejet donne l’impression que « la solution à deux états » est un stratagème, et que l’objectif final est la destruction de l’Etat d’Israël.
Il semblerait que Mahmoud Abbas, qui est sur le point de se retirer de la vie politique et de terminer son rôle de dirigeant de l’Autorité Palestinienne, utilise toutes les armes politiques à sa disposition pour mettre le désordre sur la scène politique Palestinienne et pour être considéré comme le digne successeur des dirigeants Palestiniens qui ont refusé de parvenir à un accord avec Israël et de reconnaitre les droits historiques du peuple juif sur sa terre.
La politique de l’année à venir d’Abbas et d’internationaliser le conflit et de tourner les institutions internationales contre Israël. Israël doit donc se préparer en accordance, au niveau politique comme au niveau des relations publiques, afin de faire face aux obstacles que les Palestiniens mettront sur son chemin l’année prochaine. Israël devra véritablement s’engager et passer d’une position défensive à une position d’attaque afin de préserver les droits du peuple juif dans son pays.