Deux semaines avant la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste (27 janvier), l'Iran a annoncé qu’il allait de nouveau lancer un concours international de caricature sur le thème de la négation de l’holocauste.
La troisième édition de cette compétition, qui se déroulera en juin 2016, devrait attirer les dessins d'artistes venant de 50 pays différents, a déclaré l'agence de presse officielle iranienne le mois dernier.
Le concours est particulièrement significatif puisqu’il est organisé par les autorités officielles de la capitale iranienne et que cette année encore l’accent est mis sur l’international. Le prix à remporter a augmenté cette année, allant jusqu'à 50 000 dollars (46 000 euros) pour le grand gagnant. Les œuvres seront exposées au Musée d’art contemporain palestinien de Téhéran.
Yuli Edelstein, président du parlement israélien, a encouragé mercredi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à dénoncer le concours organisé par Téhéran.
Dany Danon, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, est aussi entré en contact avec le ce dernier, réclamant une condamnation officielle du concours. Il déclare que maintenir cet événement serait la preuve d'un acte antisémite. Ce déni de la Shoah est la plus grande expression d'un antisémitisme lattant, rendant légitime le décès de six millions de juifs.
Le négationnisme de l’Iran
L’Iran remet en cause sans cesse la Shoah, ce qui est propre à la République islamique. Ce n’est pas la première fois qu’a lieu ce genre de concours. En janvier 2015, en riposte à la nouvelle couverture de Charlie Hebdo caricaturant le prophète Mahomet, l’Iran avait déjà lancé son concours international de
caricatures dédiées à l’holocauste. Et auparavant, la première compétition avait été organisée par le journal le plus vendu en Iran, Hamshahiri en février 2006, quelques mois après la publication dans le journal danois "Jyllands-Posten" de 12 caricatures polémiques de Mahomet. Ceci afin de dénoncer « l’hypocrisie occidentale » concernant la liberté d’expression.
Liberté d’expression contre liberté d’expression, ou comment les organisateurs mettent au même niveau la représentation du prophète et un génocide. A travers ces œuvres, il faut montrer que la Shoah n’a jamais existé, et les dessinateurs du monde entier sont invités à envoyer leurs œuvres satiriques avant le 1er avril 2016, qui est la journée des farces et des poissons d’avril, reléguant ainsi la Shoah à une vulgaire farce.