Le couronnement de D.ieu |
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D’une façon ou d’une autre, chaque Juif participe à Roch Hachana ou à Yom Kippour. Ce n'est pas sans raison : la signification de ces jours est si profonde qu'elle atteint chaque âme juive quel que soit son niveau.
A Roch Hachana, (qui, littéralement, signifie la “tête de l’année”), D.ieu a achevé la création de ce monde en créant le premier homme, Adam. Et le premier geste d’Adam, lorsqu’il s’adressa à toutes les créatures, a été de Le proclamer Roi de l’univers en disant :
“Venez, inclinons-nous, prosternons-nous, plions genou devant D.ieu notre Créateur” (Psaumes 95, 6).
C’est pour cela qu’à Roch Hachana, nous aussi nous proclamons la Royauté de D.ieu et notre engagement à Le servir. Comme au premier Roch Hachana où D.ieu créa le monde, chaque année, Il reconsidère Sa création, examine la qualité des liens par lesquels nous nous unissons à Lui et détermine la nature de Sa relation avec nous pour l’année qui commence. |
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Repas du soir de Roch Hachana
Kidouche
Avant de commencer le repas de Roch Hachana, nous sanctifions la fête en récitant le kidouche sur une coupe de vin ou de jus de raisin.1
Le fruit nouveau
Le second soir de Roch Hachana, il est de coutume de placer sur la table pendant l’allumage des bougies et le kidouche un « fruit nouveau », c’est-à-dire un fruit de saison que nous n’avons pas encore goûté depuis que sa saison a commencé. En récitant la bénédiction de Chéhé'héyanou de l'allumage de bougies et du kidouche, on aura ce fruit en tête.2
Le fruit est consommé immédiatement après le kidouche, avant de se laver les mains pour le pain. Avant de consommer le fruit, nous disons la bénédiction suivante :
Barou'h ata Ado-naï Elo-hénou mélèkh haolam boré péri ha-èts
Béni sois-Tu Éternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui crée le fruit de l’arbre.
La ‘hallah dans le miel
Après le kidouche (et, le second soir, après le fruit nouveau), nous faisons les ablutions des mains avant la consommation de pain. Lorsque tous les convives sont revenus à table, nous levons les deux ‘hallahs et récitons la bénédiction de Hamotsi :
Barou'h ata Ado-naï Elo-hénou mélèkh haolam, hamotsi lé’hèm mine ha-arets.
Béni sois-Tu Éternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui fait sortir le pain de la terre.
Coupez la ‘hallah, trempez-la dans le miel (certains la trempent également dans le sel) et mangez-en un morceau. Faites-en passer des morceaux de sorte que tous les convives fassent de même.
Aliments symboliques
Le premier soir de Roch Hachana, après avoir mangé la ‘hallah trempée dans le miel, il est de coutume de consommer certains aliments qui symbolisent l’année que nous souhaitons avoir :
Nous trempons un morceau de pomme douce dans le miel. Avant de le manger, nous disons :
Barou'h ata Ado-naï Elo-hénou mélèkh haolam boré péri ha-èts
Béni sois-Tu Éternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui crée le fruit de l’arbre.
Yehi ratsone chete'hadèche alénou chana tova oumetouka
Puisse être Ta volonté de renouveler pour nous une bonne et douce année.
On sert la tête d’un poisson, ou d’un bélier ou d’un autre animal cachère. Cela symbolise notre désir d’être « en tête » cette année.
On mange de la grenade, symbolisant notre souhait d’avoir une année pleine de mitsvot et de bonnes actions, de même qu’une grenade est pleine de grains savoureux.
Au cours du repas, il est de coutume de consommer aussi des mets dont les noms dans la langue usitée évoquent la bénédiction et la prospérité. Par exemple, beaucoup ont l’habitude de manger un plat de carottes, car, en yiddish, carottes se dit meren, qui veut dire également « se multiplier ».
Gastronomie de Roch Hachana
À Roch Hachana, l’habitude est de ne pas consommer de plats acides ou amères le gefilte-fish se passe alors de raifort...). À la place, l’accent est mis sur les mets doux et sucrés, symbolisant notre désir d’avoir une année douce, une année de bénédictions et d’abondance. Il est également de coutume de ne pas manger de noix à Roch Hachana, car la valeur numérique du mot hébraïque noix (« egoz ») est la même que celle du mot hébraïque pour péché (« ‘het »).
NOTES
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Si c’est également Chabbat, les hymnes Chalom Aleikhem et Echet ‘Hayil sont récités avant le kidouche à voix basse. |
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Halakhiquement, les deux jours de Roch Hachana sont considérés comme “un seul long jour”. Dès lors, certaines autorités halakhiques sont dans le doute sur la pertinence de la bénédiction de Chéhé'héyanou, normalement récitée au début d’une fête, le second soir de Roch Hachana. Pour dissiper le doute quant à la validité de cette bénédiction, nous avons également présent à l’esprit le fruit nouveau dont la consommation requiert, elle aussi, la récitation de la bénédiction de Chéhé'héyanou. |