Interview de l'Ambassadeur d'Israël en Côte d'Ivoire

Interview de l'Ambassadeur d'Israël en CI

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    Fraternité Matin du 1er juillet 2015

    Isi Yanouka (Ambassadeur d’Israël en Côte d’Ivoire) :

    « Il y a une très grande amitié entre la Côte d’Ivoire et Israël »

     

    Accroche : Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire se rend en visite d’Etat en Israël dans la dernière semaine du mois de juillet. L’ambassadeur de l’Etat juif nous situe sur l’enjeu de cette visite et parle également de la coopération bilatérale entre les deux pays.

    Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, est invité en Israël pour une visite officielle. Y a-t-il une raison particulière à cette visite ?

    Cet

    te visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens d’amitié et de coopération entre nos deux pays. Le président de l’Assemblée nationale avait déjà été invité l’année dernière. Malheureusement, il n’a pu honorer cette invitation pour des raisons de calendrier. Il avait à son tour adressé une invitation à son homologue israélien, Yuli-Yoel Edelstein qui n’a pu non plus venir en Côte d’Ivoire. L’invitation tombait au moment de la célébration du nouvel an juif. Son Excellence Guillaume Soro sera accueilli avec tout le respect et tout l’honneur dus à son rang par son homologue, le président de la Knesset qui est l’Assemblée nationale de l’Etat d’Israël. Il vient d’être réélu à la tête de la Knesset et Guillaume Soro sera un de ses premiers invités.

     

     

    On ne s’en rend toujours pas compte mais, il y a une très grande amitié entre la Côte d’Ivoire et Israël. Je sors d’une réunion avec le ministre de l’Agriculture et nous envisageons une visite de son homologue israélien en Côte d’Ivoire. J’espère que cette visite aura lieu dans la première semaine de septembre de cette année. Ce sera dans le cadre de sa première tournée hors d’Israël. Cette tournée le conduira dans trois pays africains dont la Côte d’Ivoire

    .

    Quel est l’état des relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et votre pays 

    ?

    Ces r

    elations sont bonnes. Elles sont étroites, mais elles pourraient être améliorées. Il y a beaucoup de domaines dans lesquels les deux pays peuvent davantage collabo

    rer.

    Lesquels ?

    .

    Quels sont ces domaines par exemple ?

    Dans le domaine agricole, on arrive à l’amélioration des productions et beaucoup de variétés agricoles destinées au marché local ont été introduites. Israël produit également beaucoup de semences à haut rendement qui donnent des plants à plus longue durée de vie. Il y a aussi tout le système d’irrigation qui permet de contrôler les quantités d’eau nécessaires aux plantes, les systèmes de retenue d’eau et les engrais qui permettent aux plantes de recevoir le juste nécessaire pour leur développement en faisant le maximum d’économie possible de ces ressources.

     

    Fai

    tes-vous allusion au système dit « goutte-à-goutte ? »

     

    E

    ntre autres. En Israël, c’est le seul système d’arrosage qui a cours. Il n’y a pas beaucoup d’eau et on ne peut s’offrir le luxe de la gaspiller.

    M

    on pays offre beaucoup de formations et de stages dans le domaine agricole, notamment en matière d’irrigation, de récolte et post-récolte, c’est-à-dire la conservation ou la transformation des produits agricol

    es.

     

    Vot

    re pays est également en pointe dans la recherche technique et technologique. Quelle coopération avec la Côte d’Ivoire peut-on envisager dans ces domaines?

    La coopération dans ces domaines existe déjà entre les deux pays. Beaucoup d’Ivoiriens reçoivent des bourses d’études et des formations de courte durée en Israël, allant de trois semaines à onze mois.

     

    C

    ombien d’Ivoiriens en ont bénéficié cette année par exemple?

    En début d’année, ils étaient trente-cinq à y aller pour des formations de courte durée de trois à six semaines. Vingt-six autres y sont allés pour se perfectionner dans le domaine agricole pour une durée de onze mois. En dehors de l’agriculture, Israël a offert des bourses d’études et de formation en santé publique et de prévention des maladies contagieuses. D’autres encore ont reçu une formation dans le domaine de l’éducation. 

    Pourquoi les entreprises israéliennes sont-elles si peu présentes en Côte d’Ivoire, malgré des relations très anciennes entre les deux pays et la coopération qui est si dynam

    ique?

    Il y a un intérêt réel des entreprises israéliennes à venir investir en Côte d’Ivoire. Cela s’est traduit lors de la visite en Côte d’Ivoire, en juin de l’année dernière, de l’ancien ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman. Il était accompagné d’une forte délégation d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprise.

    On peut cependant se souvenir de l’âge d’or des années 1960-70 où il y avait beaucoup d’entreprises israéliennes installées en Côte d’Ivoire. Elles étaient au nombre de trente-cinq au moins. Malheureusement, il y a eu une rupture des relations diplomatiques qui n’ont été renouvelées seulement qu'en février 1986. Mais, peu à peu, les entreprises israéliennes reviennent et redécouvrent la Côte d’Ivoire. C’est le travail de mon homologue ivoirien qui est en poste en Israël et moi de faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit plus attractive pour les entreprises israéliennes. Déjà, il y a une entreprise israélienne installée en Côte d’Ivoire qui produit l’huile de palme. Il y en a dans les domaines agricoles et la construction immobi

    lière.

     

    Dans l’a

    ccompagnement de sortie de crise, Israël avait proposé  son aide pour la mise en place du service civique. Malheureusement, ce programme n’est pas allé à son terme. Qu’est-ce qui s’est p

    assé?

    Le projet va redémarrer. Il fait partie du programme de travail de Mashav, l’agence israélienne de coopération. Les parties ivoirienne et israélienne devront se mettre d’accord sur les modalités de son redémarrage.

     

    Interview réalisée par THEODORE SINZE