Réactions de la classe politique israélienne face au meurtre de Mohammad Abou Khdeir

Réactions de la classe politique israélienne

  •   Yaalon demande que les assassins juifs soient traités comme des terroristes
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    Le ministre de la Défense Moshe Yaalon a condamné dimanche l’enlèvement brutal et l’assassinat la semaine dernière de l’adolescent palestinien Mohammad Abou Khdeir
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    « J’ai honte et je suis horrifié par l’assassinat cruel du jeune Mohammad Abou Khdeir », a déclaré Yaalon dans un communiqué publié sur sa page Facebook dimanche soir.
    « Ces meurtriers avilis ne représentent pas le peuple juif ni ses valeurs, et ils doivent être traités comme des terroristes », a déclaré le ministre de la Défense. « Nous ne laisserons pas des terroristes juifs en notre sein perturber le tissu des différentes communautés de l’Etat d’Israël, et nuire à des innocents juste parce qu’ils sont Arabes. Nous devons combattre les auteurs [de ces actes], et ceux qui les encouragent, avec une poigne de fer ».

    Ses commentaires ont été suivis de condamnations similaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu, d’autres ministres et de figures de la droite suite à la mort d’Abou Khdeir, 16 ans, dont on estime qu’elle constituait une vengeance pour le meurtre des trois adolescents israéliens par des terroristes liés au Hamas.

    « Nous ne laisserons pas des extrémistes, de quelque côté que ce soit, enflammer la région et faire couler le sang », a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué à la télévision. « Le terrorisme reste le terrorisme … Un meurtre est un meurtre, une incitation est une incitation, et nous répondrons de manière forte de quelque côté que ce soit ».

    Le ministre de l’Economie Naftali Bennett a qualifié cet assassinat de « terrible, immoral et anti-juif », et a fait écho à la demande de Yaalon que les assassins soient poursuivis comme des terroristes.

    Le ministre de l’Éducation Shai Piron, qui est aussi un rabbin sioniste-religieux important, a qualifié l’assassinat d’« attaque au cœur de l’israélianité … de personnification du mal et d’attaque contre notre humanité même ». Piron a demandé que « le sort des assassins soit le sort des meurtriers d’enfants partout dans le monde », et a promis que le « système éducatif travaillera à approfondir le thème du respect mutuel et de la lutte contre la haine et le racisme ».

    Le dirigeant de la yeshiva « nationale-religieuse » de l’implantation d’Elon Moreh, le rabbin Elyakim Levanon, a déclaré au site israélien Walla que les assassins devraient être mis à mort selon la loi juive. « Il n’y a pas de pitié dans la loi juive quand il s’agit d’un assassinat cruel. Que vous parliez de l’assassinat de jeunes Juifs ou de l’assassinat de jeunes Arabes » a-t-il fait savoir.

    Six personnes ont été arrêtées dimanche en relation avec cet assassinat. Même s’ils ont été identifiés comme des extrémistes juifs, les fonctionnaires de police ont dit qu’ils n’étaient pas liés à un groupe spécifique. Un responsable de la police a dit au site Buzzfeed que les six étaient connus de la police et étaient tous des fans du club de football Beitar Jérusalem, connu pour abriter des éléments extrémistes parmi sa base de fans.

    Le député Shaul Mofaz (Kadima), un ancien ministre de la Défense et chef d’Etat-major de l’armée a également condamné l’assassinat dimanche, en l’appelant « un crime terrible, une honte et un déshonneur pour le judaïsme et pour les Juifs ».

    Mofaz a fait un communiqué sur sa page Facebook : « On enseigne aux Juifs à sanctifier la vie, on enseigne la compassion et la miséricorde. Il nous est demandé d’être une lumière pour les nations. La pensée qu’un jeune homme innocent a été cruellement brûlé vif est quelque chose qui déchire nos cœurs. L’Etat d’Israël doit envoyer ces meurtriers devant les tribunaux. Et nous, ses citoyens, nous devons enseigner à nos enfants et petits-enfants à être de bonnes personnes ».

    Le président Shimon Peres a dit : « Si un Juif tue, il ira au tribunal comme n’importe quel autre criminel. Il n’y a pas de privilège, la loi est égale pour tous et tous sont égaux devant la loi. Sur cela, il n’y a pas de compromis. Nous ne distinguons pas entre un sang et l’autre. L’assassinat d’un enfant est condamnable quelle que soit la religion ou la nationalité de l’enfant. Il est de notre responsabilité de garantir la vie et de punir ceux qui la prennent aux autres ».

    Peres a réitéré son appel pour mettre fin à l’incitation à la violence : « Nous devons mettre fin à ces incitations ; il est temps de faire preuve de respect et de respecter la loi. Nous savons où les mots peuvent conduire – à plus de douleur, à plus de danger. Il est temps pour nous tous de faire preuve de retenue, de faire preuve de compréhension et d’être fidèle à une morale en tant qu’êtres humains et de garder l’espoir de vivre ensemble dans la paix ».

    Plusieurs ministres ont condamné l’assassinat d’Abou Khdeir tôt dans la journée.

    « C’est un acte choquant et inacceptable que toute personne saine d’esprit, dans un pays démocratique comme l’Etat d’Israël, doit condamner fermement », a déclaré dimanche après-midi le ministre de la Sécurité publique Yitzhak Aharonovitch.

    Yair Lapid, le ministre des Finances a déclaré dans un communiqué dimanche que les Israéliens « doivent tous avoir honte avec ces faits qui viennent d’être mis à jour. L’État d’Israël ne peut pas continuer et faire comme si de rien n’était avec cet horrible assassinat d’un jeune arabe innocent par des meurtriers juifs. Il n’existe aucune différence entre le sang [juif] et le sang [arabe] ».

    Lapid a appelé à renforcer l’application de la loi pour « travailler à éradiquer l’extrémisme en notre sein ».

    Source: Times of Israel