Le Point - Source: AFP
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président français François Hollande sont venus manifester dimanche soir leur soutien à la communauté juive lors d'une cérémonie à la Grande Synagogue de Paris, comble, où ils ont été accueillis sous les ovations, ont constaté des journalistes de l'AFP. À leur arrivée, certains dans la très nombreuse assistance réunie pour rendre hommage à "toutes les victimes" des attentats de Paris ont scandé "Bibi", le surnom de Netanyahou, et "Israël vivra, Israël vaincra", agitant le drapeau de l'État hébreu.
Netanyahou remercie l'employé musulman d'Hyper Cacher
Placée sous très haute surveillance dans un quartier bouclé, la Grande Synagogue de la Victoire, coeur battant de la première communauté juive d'Europe (500 000 à 600 000 membres), a également accueilli sous les acclamations l'ancien président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre Manuel Valls.
Le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahou a salué dimanche soir "la position très ferme" et la "détermination" du président François Hollande et du Premier ministre Manuel Valls "contre le nouvel antisémitisme et le terrorisme".
Dans un discours, le Premier ministre de l'État hébreu a aussi dit "remercier" Lassana Bathily, l'employé musulman d'origine malienne du supermarché casher qui a sauvé des clients de ce magasin de la porte de Vincennes. "Notre ennemi commun, c'est l'islam radical, extrémiste, pas l'islam normal", a-t-il souligné.
L'imam de Drancy acclamé
Les présidents des deux assemblées, Claude Bartolone et Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo et plusieurs responsables religieux, comme le cardinal-archevêque de Paris André Vingt-Trois et l'ancien président du Conseil français du culte musulman Mohammed Moussaoui assistaient également à la cérémonie qui a débuté par des psaumes. Le médiatique imam de Drancy Hassen Chalghoumi a pour sa part été accueilli par des vivats.
La cérémonie visait à rendre hommage aux 17 victimes des attentats parisiens de ces derniers jours, dont les quatre juifs tués par le djihadiste Amedy Coulibaly dans l'attaque contre un supermarché casher et qui seront enterrés mardi en Israël.
"Aujourd'hui, Monsieur le Président de la République, la France, les juifs de France, étaient dans la rue pour la démocratie, pour la liberté d'expression, pour Charlie et pour la police", a lancé le président du Consistoire central, Joël Mergui.
Ceux qui ont été victimes des attentats sont "morts pour la liberté d'expression, morts parce qu'ils représentaient l'ordre, morts parce qu'ils étaient juifs", a-t-il encore lancé, espérant qu'"il y aura peut-être enfin un avant et un après".
"Les musulmans, nos amis"
Pour Joël Mergui, le terrorisme "porte un nom, le djihadisme et l'islamisme radical". Refusant "les amalgames", il a salué "les musulmans, qui sont nos amis".
"La haine des juifs, la haine des démocraties, la haine de l'État juif, c'est la même haine", a-t-il enchaîné.
Réagissant aux propos de M. Netanyahou qui avait déclaré la veille que le "foyer" des Juifs de France était en Israël, le président du Consistoire a souligné que les juifs doivent "choisir avec leur coeur" et "pas parce qu'ils ont peur".
"Voilà un temps où la France redevient le phare du monde !" s'est réjoui quant à lui le grand rabbin de France, Haïm Korsia, au soir d'une journée durant laquelle Paris aura été la capitale de la mobilisation contre le djihadisme. Dix-sept bougies, pour autant de victimes dont le nom a été égrené, ont ensuite été allumées au son de l'orgue, dans une atmosphère poignante.