Shoah - Responsabilité de l'Etat Belge reconnue
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Le Sénat reconnaît la responsabilité de l'Etat belge dans la persécution des Juifs
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24-01-13
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Le Sénat a reconnu jeudi, à l'unanimité, la "responsabilité de l’État belge" pour la persécution des Juifs en Belgique pendant la deuxième guerre mondiale, un vote jugé "historique" par plusieurs parlementaires
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Le Sénat a reconnu jeudi, à l'unanimité, la
"responsabilité de l’État belge" pour la persécution des Juifs en
Belgique pendant la deuxième guerre mondiale, un vote jugé "historique"
par plusieurs parlementaires, près de 70 ans après la libération des
camps. Les cinquante-quatre sénateurs présents ont voté pour, sous les
applaudissements, et en présence de représentants de la Communauté juive
dans les tribunes.
La résolution votée par le Sénat reconnaît
solennellement que "des autorités belges" ont mené durant la Seconde
Guerre mondiale une "collaboration" avec l'occupant allemand "indigne"
d'une démocratie, avec des "conséquences dramatiques pour la population
juive".
Les sénateurs ont ainsi repris à leur compte les
conclusions d'une vaste étude de 1.100 pages publiée à leur demande par
le Centre d'Etudes et de Documentation Guerres et Sociétés
Contemporaines (CEGES), intitulée "La Belgique docile".
Les sénateurs
invitent les Parlements de Communauté à poursuivre le travail de
Mémoire en faisant en sorte que ces tragiques événements soient
enseignés aux jeunes générations.
Le gouvernement fédéral est
pour sa part invité à examiner la question d'un "statut" pour les
victimes de la déportation pour des raisons racistes, Juifs et Tziganes,
ainsi qu'aux orphelins de la Shoah. Les sénateurs reconnaissent
eux-mêmes "l'état de déporté pour des raisons racistes" et d'orphelin de
la Shoah à ces victimes de l'holocauste.
La Haute assemblée
demande également au gouvernement d'examiner l'application de la loi de
mars 1954 qui soumet l'octroi de pensions de dédommagements aux victimes
civiles de la guerre à des conditions de nationalité (belge) et de
résidence (en Belgique).
.
La reconnaissance du Sénat, la première d'une assemblée
d'un pays occupé durant la deuxième guerre mondiale, selon Jacky Morael
(Ecolo) intervient fort tard. "Il a été très difficile pour la Belgique
de reconnaître sa responsabilité", a indiqué Philippe Mahoux, auteur
d'une première initiative en 2002 et salué par ses pairs pour son
engagement.
"Heureux et ému de vivre ce moment", Jacques Brotchi (MR)
qui a rappelé avoir été un enfant caché pendant la guerre a exhibé une
copie du document officiel de son père, datant du 17 novembre 1941 et
extrait du registre des Juifs, pris en vertu des premières ordonnances
belges.
C'est bien l'ensemble des autorités politiques et
administratives qui ont collaboré à cette époque alors que le
gouvernement Pierlot, exilé à Londres, avait laissé les clés du pouvoir
aux Secrétaires généraux, a souligné Jacky Morael.
Une vive
émotion s'était emparée de la Communauté juive durant les travaux du
Sénat il y a quelques jours alors qu'une version antérieure de la
résolution se limitait à pointer le rôle de certaines autorités belges.
Il s'agissait d'un "malentendu", a indiqué Jacky Morael, l'intention des
sénateurs n'ayant jamais été de minimiser une quelconque
responsabilité.
Dans son rapport à l'assemblée, Francis Delpérée
(cdH) a énuméré quelles avaient été les responsabilités, "avant tout, du
régime national-socialiste allemand", mais aussi de "citoyens belges",
"d'autorités belges" et de "diverses personnalités". C'est dans ce
contexte que la Haute Assemblée entend reconnaître la responsabilité de
l'Etat belge pour la persécution des Juifs en Belgique pendant la
Seconde Guerre Mondiale, a-t-il conclu.
Pour la N-VA, le
CD&V, le sp.a et l'Open Vld, Huub Broers, Dirk Claes, Bert Anciaux
et Martine Taelman, ont appelé à tirer les leçons, en ayant en tête
également l'avenir. La lutte contre les totalitarismes et le rejet des
autres est un combat permanent, ont-ils dit, faisant observer que
l'antisémitisme était en recrudescence.
Au moment où Bart
Laeremans (Vlaams Belang) a pris la parole, la majorité des sénateurs PS
et Ecolo ont quitté l'hémicycle. Le Vlaams Belang avait tenté en vain
d'évacuer de la résolution une référence au danger de l'extrême droite.
Belga - 24 janvier 2013
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