"Israël aussi est prêt pour la reconnaissance d'un Etat palestinien mais avec les réserves de remplir les conditions qui permettraient une négociation prometteuse", a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Mais regardez un peu l’environnement dans lequel nous vivons au Moyen-Orient et dites-moi si vous pensez que l’on peut se lancer dans une aventure d’un nouvel Etat qui ne contrôle ni son territoire ni sa population, qui a une autorité palestinienne qui, elle, est l’autorité officielle reconnue aussi bien par Israël que par la Communauté internationale, qui n’a pas les moyens de contrôler Gaza qui est sous le contrôle totale d’une organisation terroriste que l’Europe et la Belgique ont appelé à démanteler et à démilitariser".
L'ambassadeur affirme par ailleurs qu'"il y aurait pu y avoir un Etat palestinien depuis fort longtemps si les Palestiniens n'avaient pas quitté la table des négociations chaque fois qu'il y avait un avancement possible".
"La négociation, elle, doit se terminer par des concessions et des compromis et il faut être prêt à en faire aussi. Israël en a fait chaque fois qu'il fallait aboutir à un vrai accord de paix, les preuves sont là", rappelle-t-il.
Mais quand on lui fait remarquer que sur ce point, les deux parties se renvoient la balle, Jacques Revah n'a pas vraiment de réponse.
Une Belgique "plus responsable"
L'ambassadeur embraie alors sur le fait que "la création d'un Etat, telle que la Suède l'a reconnue aujourd'hui n'est pas une déclaration de l'Etat, on ne peut pas le traduire dans les faits".
Pour le reste, il estime que "ce que la Belgique a fait est un peu plus responsable que ce que la Suède a fait" car, dit-il, la Belgique a toujours souhaité et privilégié un plan de paix négocié et pas imposé. Un accord imposé risque de créer des frustrations, selon lui. Donc rien de mieux qu'un accord pour lequel les deux parties sont d'accord.
Quant à savoir si la pression internationale peut être bonne pour aboutir à une solution négociée, il répond : "De la pression, il en faut, mais alors sur les deux parties !".
Pour Jacques Revah, les Israéliens ont des "attentes légitimes", "tout faire pour éviter ce que fait le Hamas à Gaza ou ce que l'Etat Islamique aurait souhaité faire aux portes d'Israël avant de s'en prendre à Israël même".
C. Biourge