Faudra-t-il bombarder l'Iran ?
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Entretien : Jean-Paul Duchâteau
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09-03-12
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"Nous aimerions savoir que les lendemains de ce printemps arabe seront un bel été", souligne Jacques Revah, ambassadeur d'Israël en Belgique.
Le potentiel nucléaire de l’Iran constitue-t-il une menace pour la région et pour Israël en particulier ?
Permettez-moi de commencer par une anecdote historique : le potentiel de menace pour la région et pour Israël ne date pas d’aujourd’hui. Mercredi, c’était la fête de Pourim, qui est en somme la commémoration du déjouement du plan du roi perse Assuérus il y a environ 2 500 ans de faire ce qu’aujourd’hui M. Ahamadinejad voudrait faire. Revenons à l’actualité. La menace n’est pas seulement pour Israël mais pour la région tout entière et en somme pour la stabilité des relations internationales. Ce potentiel nucléaire constitue une menace. Si cela n’était que potentiel, on pourrait être plus patient. Aujourd’hui, le problème n’est pas en soi la possession de capacités nucléaires ; le problème c’est dans les mains de qui ce potentiel se trouve. Tout ce que nous savons tous du régime iranien aujourd’hui, des actes posés par ce régime et des déclarations claires et nettes quant à ces intentions par rapport à la stabilité de la région et par rapport au sort réservé à Israël, est inquiétant.
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La voie diplomatique qui a été suivie jusqu’ici et les sanctions qui ont été mises en œuvre ont-elles des chances sérieuses d’aboutir ?
Elles ont des chances de plus en plus sérieuses de régler la question, selon les moyens investis pour mettre en œuvre ces sanctions. Nous voyons très bien que l’Iran réagit aux sanctions. C’est le sérieux avec lequel les sanctions seront appliquées qui devrait logiquement amener l’Iran à faire marche arrière et à renoncer à son plan de développement d’armement nucléaire. Pour l’instant, les résultats ne sont pas encore là. Nous donnons tous la priorité à la voie diplomatique, pourvu qu’elle aboutisse, mais qu’elle aboutisse en temps voulu, avant qu’on arrive à un point de non-retour à partir duquel l’Iran sera doté de l’arme nucléaire sans que l’on ait réussi à l’en empêcher.
En cas d’échec de cette voie diplomatique, Israël serait-il favorable à l’option d’une intervention armée ?
Je vous le répète : Israël se doit de ne pas autoriser une évolution qui permette à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Personne n’est pour une option militaire mais il est inacceptable que l’Iran devienne une puissance nucléaire.
Vous avez parlé du danger que fait courir l’Iran à la sécurité d’Israël ; est-ce que, d’une manière plus globale, l’évolution dans les pays du printemps arabe ne complique pas encore davantage la donne ?
Même avant d’en arriver à la prise du pouvoir dans les pays voisins par les islamistes, nous n’avons jamais été entourés par un environnement des plus paisibles. Heureusement, nous avons abouti à quelques accords de paix, mais entre-temps, ce qui se passe dans les pays arabes est remis en question par certains éléments. Tout changement démocratique est bien sûr le bienvenu. Mais nous n’y sommes pas encore. Nous aimerions savoir que les lendemains de ce printemps arabe seront un bel été. Ce qui se passe dans ces pays, c’est plutôt une série de grands points d’interrogation. Nous n’avons pas encore les réponses de ce que va engendrer ce processus.
Source : La Libre
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