ceremonie yad Vashem

Cérémonie Yad Vashem

  •   Parlement de la région de bruxelles-Capitale - 19 avril 2016
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    Mardi 19 avril 2016, l'Ambassadeur d'Israël, Madame Simona Frankel, a remis les Marques de Reconnaissance décernées par l'Institut YAD VASHEM de Jérusalem, à titre posthume, à 14 citoyens belges reconnus “ JUSTES PARMI LES NATIONS ” pour avoir caché et hébergé des personnes juives, les sauvant ainsi de la déportation et d'une mort certaine.

    200 personnes étaient présentes, venues de différentes villes de Belgique, d’Israël et des Pays-Bas
    Le Président du Parlement Bruxelles-Capitale, Monsieur Charles Picqué a ouvert la cérémonie avec un discours touchant.
    Plusieurs Députés, des personnalités de la communauté juive, ainsi que des élèves de 2 écoles bruxelloises ont assisté à cet évènement
    Les diplômes et médailles d'honneur ont été remis aux enfants et petits-enfants des sauveurs lors de cette émouvante cérémonie.

     
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    Abbé René CEUPPENS

    L'Abbé René Ceuppens travaille au secrétariat de l'Archevêché de Malines, le Cardinal Van Roey, Primat de Belgique. Durant la deuxième guerre mondiale, le Diocèse est situé non loin des casernes, d'où le transport des juifs vers les camps de la mort est organisé.

     L'Abbé René Ceuppens a joué un rôle important dans les sauvetages illégaux et dans les réseaux qui opéraient avec les gens d'église. Il collaborait également avec CDJ qui a placé beaucoup d'enfants dans des lieux sûrs.

     Il fait aussi appel à ses relations personnelles et à son frère l'Abbé Joris pour trouver des familles qui veulent bien prendre des enfants juifs et les cacher. Il loue un vieux manoir abandonné "Dijkstein" et le transforme en home pour les fugitifs et réfugiés et en abri temporaire pour les juifs évadés. Il coopère étroitement avec le Père Renders et Madeleine Sorel (reconnus Justes en 1964 et 1994).

     Herman Nowak a 15 ans quand l'Abbé Ceuppens l'emmène dans une famille où il est en sécurité ainsi qu'Arlette LUFT, qu'il place au Manoir Dijkstein.

     En 1977, L'Abbé René Ceuppens quitte la Belgique pour une mission catholique à Haïti où il décède en 1980.

     

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    Lucie et Albert JACQUET

    Maria RENAULD

     

    Bernard GELBARD voit le jour le 6 mars 1932 et vit avec ses parents et ses deux sœurs à Bruxelles.

     

    Au début des recensements des juifs et des déportations, sa sœur Gitla est convoquée à Malines. Elle fait partie du 4ème convoi  pour Auschwitz, d'où elle ne reviendra jamais.

    Le père de Bernard cache sa famille chez des amis belges. Il est dénoncé et déporté également à Auschwitz, où il décède.

    Agé de 10 ans, Bernard est pris en charge, avec sa mère et sa sœur, par un réseau de résistants. Il est envoyé en train à Assenois au Château des Comtes d'Assembourg. Le lendemain il est emmené Chez Maria RENAULD qui vit avec sa fille Lucie et son beau-fils Albert JACQUET à Ansart dans la Province de Luxembourg.

    Bernard est traité comme leur propre enfant se faisant passer pour leur filleul sous le faux nom de Bernard Linotte. Il y demeure sans aucune aide financière et ce, jusqu'à la libération où il retrouvera sa mère.

    Bernard est resté en relation avec sa seconde famille après la guerre et restera toujours reconnaissant pour l'énorme risque qu'ils ont encouru.

     

     

     
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    Fernande PIRON

     

    Szymon et Chana Kerner viennent de Varsovie et arrivent en Belgique en 1928. Ils s'établissent rue Bodeghem à Bruxelles en 1930.  Ils ont 5 enfants, Rachel, Louise, Lazare, Jenny et Sarah.

    Durant l'occupation, Szymon ne peut plus travailler comme pâtissier. Avec l'aide d'un employé de la commune, il prend contact avec le Comité de Défense des Juifs qui leur procure des documents. C'est Madame Andrée Geulen qui place les enfants dans des lieux sûrs.

    Rachel Kerner, la sœur de Sarah est placée dans un couvent grâce à l'Abbé André et ensuite chez Madame Fernande Piron à Namur.

    Fernande Piron a 28 ans et est propriétaire d'un magasin de dentelles. Elle vit avec sa fille de 4 ans, Jacqueline. Le mari de Fernande sera fait prisonnier des allemands et rentrera à la maison après 5 ans de détention.

    Szymon et Chana Kerner sont dénoncés et transportés par le 24ème Convoi de Malines à Auschwitz, où ils sont séparés dès leur arrivée. Chana est envoyée dans plusieurs camps et libérée le 28 avril 1945. Elle revient en Belgique, veuve et malade pour s'occuper de ses 5 enfants.

    Hanna Strauss, la fille de Rachel, Sarah Garian-Kerner et sa fille Iris sont venues spécialement d'Israël pour honorer Madame Fernande Piron.

     
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    Edmond et Marguerite STORDER

     

    Bernard et Rosa Warhaftig vivent à Anvers. En janvier 1941, 6 mois après leur mariage, ils déménagent pour Visé.

    A cette époque, Bernard, Rosa, et d'autres membres de la famille travaillent à la FN à Hersthal, une fabrique d'armes, jusqu'à ce que les allemands décident que les juifs ne peuvent plus y travailler.

    Après avoir tenté d'atteindre la Suisse, la famille revient en Belgique. Bernard et Rosa arrivent chez Edmond et Marguerite Storder à Beaubru, un poste frontière entre Bouillon et Sedan, perdu dans les forêts d'Ardenne, avec une recommandation d'un ami d'Edmond. Sans hésiter, Edmond et Marguerite ouvrent leurs portent et partagent avec eux leur pain et leur quotidien.

    Les Storder qui ont 3 enfants, les accueillent durant trois ans et prennent d'énormes risques en passant plusieurs fois à travers les mailles du filet. Edmond leur procure de faux papiers et des tickets de rationnement pour la nourriture.

    Aujourd'hui les petits enfants de Bernard et Rosa sont venus spécialement d'Israël pour honorer les sauveurs de leurs grands-parents.

     
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    Johannes et Cornelia ROELOFS

     

    Aux Pays-Bas les arrestations des juifs apatrides débute en 1943, une fois que les Juifs Néerlandais furent déportés.

    Serge et Olga Kaplan décident de cacher leurs filles, Nina et Valentina

    Avec l'aide d'amis proches, celles-ci sont cachées chez Tuut et Dina de Rijk, les parents de Coos Westerveldt à Meerssen et ensuite Nina trouve refuge chez Elisabeth de GREBBER à Bunde.

    Grâce à Eddie, une des filles d'Elisabeth de Grebber, un petit mot fut transporté dans sa chaussure à l'école. Elle transmet ce mot à sa grande copine Annie Reolofs. A son tour Annie mit le mot dans sa chaussure avant de le remettre à ses parents. Les Roelofs organisent un "conseil de famille" et ils décident  d'accueillir Valentina, appelée Letty.

    Johannes et Cornelia Roelofs  ont 6 enfants  entre 10 et 20 ans. Pim, Jan, Annie, Syb, Simon et Jacques. Le grand père Jan dit "Opa" de 83 ans qui avait navigué sur les voiliers de la marine marchande, vit également avec eux. Valentina reçoit un petit lit dans la chambre des deux grandes filles. Elle fait partie intégrante de la famille et est surnommée "Letty". Quand les bombardements retentissent, elle se cache dans un petit tonneau à la cave.

    A la libération l'armée américaine s'installe dans l'école d'arts et métiers où Johannes Roelofs enseigne. Valentina ne reconnait pas son père qui revient  d'Auschwitz quelques mois plus tard. Sa mère reviendra du camp de Thérésine. Les deux premières années furent difficiles pour tout le monde.

    Valentina vivra toute sa vie ayant 2 paires de parents, 7 sœurs et frères et plein de nièces et de neveux. Une richesse qui a marqué toute sa vie et pour laquelle elle est profondément reconnaissante.

     
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    Elisabeth de GREBBER

     

    En 1943, Après un voyage pas sans dangers avec des très bons amis à nos parents, de Eindhoven a Meerssen, Nina Kaplan et sa sœur Valentina, 3 et 5 ans, passent plusieurs jours chez la famille Rijk.

    Ensuite elles sont séparées, Valentina part pour Heerlen dans la Famille Roelofs et Nina à Bunde chez Elisabeth de Grebber. La petite Nina est  inconsolable, ses parents disparus et maintenant sa sœur.

    Elisabeth de Grebber, directrice à la retraite d'une école pour filles à Maastricht est célibataire et vit, dans une grande maison où elle s'occupe déjà  depuis bien d'années de personnes en difficulté ainsi que d'une fillette juive, Frederika Sarlui.

    Le petit lit de Nina est placé  dans la chambre de "Mamma de Grebber" de façon qu'elle puisse tenir sa main toute la nuit pour  la calmer. Difficile de s'adapter dans une maison pleine d'enfants adoptifs. Les plus âgés  s'occupent des petites, toujours surveillées  par l'œil expert d'Elisabeth.

    Nina commence l'école primaire catholique chez les sœurs  Ursulines  au cloître de Bunde.  La Mère Supérieure  et  son institutrice sont  au courant de son passé.

    Elisabeth de Grebber  fut une femme exceptionnelle, courageuse qui ne pensait jamais à elle et qui avait pour chacun de ses enfants adoptifs une place dans son cœur.

    Nina Kaplan est venue d'Amsterdam et Frederika Sarlui est venue spécialement d'Israël, pour honorer leur sauveuse.


     

    Henricus et Philomena THIENPONDT​ 

     

    Liliane Goldberg a 5 ans lorsqu'elle fuit la Belgique avec ses parents Eliezer et Hanna, pour la France. Son frère Albert est malade et est hospitalisé. La France n'est pas un endroit plus  sécurisé. Eliezer Goldberg est arrêté et ne donnera plus aucun signe de vie.

    Liliane et sa mère reviennent en Belgique pour reprendre Albert resté dans un orphelinat.  Malheureusement,  alors que Hanna se rend à un entretien d'embauche, elle est arrêtée et déportée dans le 14ème convoi de Malines et décède à Auschwitz

    Les deux enfants se retrouvent seuls et abandonnés. Liliane est séparée de son frère et cachée chez deux sœurs à Woluwé Saint Pierre.  Ensuite le CDJ l'emmène chez la famille Thienpondt à Wezembeek Oppem.

    Henricus et Philomena Thienpondt sont néerlandophone et cachent la fillette francophone en dépit du danger. La fille du couple, Yvonne aide la petite Liliane et traduit du français au flamand.

    La famille n'est pas aisée,  la maison est sans eau courante et elle partage le peu qu'elle a avec leur protégée.

    Liliane restera cachée jusqu'à a la fin de la guerre sera considérée comme un membre de la famille Thienpondt.

    Lily Goldberg-Shapira est venue spécialement d'Israël avec sa famille pour être parmi nous aujourd'hui.