Enrico Macias veut faire Aliyah

Enrico Macias veut faire Aliyah

  •   Enrico Macias: « bientôt, j’émigrerai vers Israël »
  •  
     

    Le chanteur Enrico Macias était mardi soir dans les studios de i24News sur le port de Jaffa, invité du Grand Direct au cours duquel il a confié avoir pris il y a longtemps de faire son Aliyah (émigration en Israël, ndlr).

    Enrico Macias a annoncé qu’il reviendrait en mai prochain en Israël à l’occasion des célébrations du 66ème anniversaire de l’Indépendance de l’Etat d’Israël pour une série de concerts à Tel Aviv, Haïfa et Beersheva. « C’est comme si je retournais dans ma famille", a-t-il dit.

    Le chanteur se produira avec ses musiciens et l’orchestre de Tom Cohen jouera de la musique arabo-andalouse sur les chansons les plus connues d’Enrico Macias. « Ce sont de très grands musiciens orientaux, ils véhiculent la musique que j’ai pratiquée avec mon père et mon beau-père », souligne Macias.

    Le chanteur mythique a ensuite abordé ses rapports pratiquement fusionnels avec l’Etat d’Israël.

    « C’est comme si je retournais dans ma famille », dit-il. » Israël, c’est un peu mon histoire. C’est un mélange d’une multitude de racines. Toutes les traditions occidentales, orientales, du monde entier s’y retrouvent. » Et d’expliquer qu’il se sent bien dans ce pays parce qu’il est un « universaliste ».

    « Je viens de rencontrer une journaliste qui travaille ici, une Arabe israélienne, je lui ai demandé comment elle se sentait. Elle m’a répondu de manière un peu évasive, mais je comprends. Ca m’a fait pensé aux Juifs, lorsque nous vivions dans les pays arabes ». Il a rendu hommage à la démocratie israélienne qu’il a félicitée alors qu’à l’étranger on associe souvent le terme d’apartheid au nom d’Israël. « Mais je pense qu’ils [les Arabes israéliens] peuvent s’estimer heureux : ils vivent en Israël un pays démocratique », a-t-il ajouté.

    Enrico Macias a également fait preuve d’optimisme quant à l’issue des pourparlers de paix avec les Palestiniens. « Quelque soit l’issue des négociations, je vois la paix comme une finalité. Il peut y avoir des dérapages, mais la destinée finale est la paix. Les êtres humains, juifs arabes, israéliens, palestiniens en ont assez de se détruire et vont se mettre à construire. C’est le meilleur moyen de s’en sortir », estime -t-il.

    « Avant 1948, qui aurait cru qu’il y aurait l’Etat d’Israël? Qui aurait pensé au sacrifice des Juifs pour atteindre Jérusalem? Qui aurait cru qu’on ferait la paix avec l’Egypte ? Qui aurait cru qu’on ferait la paix avec la Jordanie ? La finalité, c’est la paix », a-t-il martelé.

    Le chanteur a ensuite abordé le climat actuel en France et l’antisémitisme. »Depuis que j’ai appris ce qu’il s’est passé avant et pendant la Seconde guerre mondiale, j’ai toujours été vigilant face à l’antisémitisme. Maintenant, nous avons l’Etat d’Israël, face à la haine de certaines personnes », a-t-il affirmé. « Il ne faut pas venir en Israël à cause de l’antisémitisme, mais partir de son plein gré, il faut mériter de vivre en Israël », ajoute-t-il, tout en confiant ne pas être surpris du climat actuel en France à l’égard des Juifs. « Je n’ai jamais été étonné de voir l’antisémitisme se développer. Je pense que la meilleure solution, tôt ou tard, est de venir de son plein gré en Israël », dit- Macias.

    « Pour mes enfants, mes petits-enfants, j’aimerais bien leur donner l’exemple en faisant mon alyah (émigration en Israël, ndlr), un jour dans pas longtemps. Je ne viendrai pas en touriste, mais de mon plein gré », répète-t-il.

    « Je vis avec Israël, quand je m’endors le soir mon cœur bat pour Israël et quand je me réveille aussi », confie Macias. »Si on n’accepte pas que je sois Français, je pense qu’il vaut mieux venir en Israël ».

    Le chanteur annonce alors qu’il finira ses jours en Israël. « Ma décision de faire mon alyah a été prise il y a très longtemps. Mais je veux venir quand tout ira bien en France, pour ne pas qu’on ne puisse associer ma décision au climat antisémite », explique-t-il.

    Le chanteur oriental rend également hommage au ministre de l’Intérieur dans sa lutte contre l’antisémitisme et dans le traitement de l’affaire Dieudonné. »Valls a été à la hauteur.Trop d’importance est donnée à Dieudonné. Moi je véhicule l’amour, Dieudonné véhicule la haine. Je combats ce qu’il véhicule ».

    Et de conclure: « Les gens qui ont suivi la voie de la haine ont toujours été anéantis.L’humanité entière ne suivra pas la haine de ces gens là. ».

    Macias a également annoncé soutenir Anne Hidalgo, la candidate socialiste à la mairie de Paris lors des prochaines élections municipales et a indiqué avoir téléphoné à Nicolas Sarkozy pour lui faire part de sa décision.

    « Je connaissais Anne Hidalgo avant Sarkozy et j’avais promis de la soutenir et j’ai prévenu Nicolas Sarkozy avant que les médias ne l’annoncent », se défend-il.

    Mais il accorde son soutien au retour de l’ancien président sur la scène politique. « Nicolas Sarkozy est le plus compétent pour redresser la situation, je souhaite qu’il revienne en 2017″, dit-il.

    Lorsque Jean-Charles Banoun lui demande s’il est fatigué, Enrico Macias répond: « Il y a des moments où je suis fatigué, mais dès que je suis sur scène, que les projecteurs s’allument, que la musique commence à jouer, je deviens un autre homme, je suis chez moi », conclut le chanteur mythique.